La Coupe du Monde pèse lourd par son histoire et son âge de 80 ans. Elle reflète les joies, les peines et les déceptions. Et enfin, elle émoustille tous les quatre ans jusqu'à l'extase, la curiosité des habitants de la planète terre. 16 ans après sa mise en jeu, elle eut pour parrain le Français, Jules Rimet qui en tant que président de la FIFA se dépensa sans compter pour son rayonnement. C'est aussi cela, la Coupe du Monde qui se présente aujourd'hui à la face du monde. Elle s'est promenée d'un continent à l'autre, elle a gagné malgré tout une adhésion formidable qui fait d'elle, aujourd'hui, la principale étoile polaire de la planète foot. Son histoire est donc chargé et dominé par une communication qui rapproche les hommes qui se battent encore, à ce jour, pour que cette manifestation devienne un espace d'une puissante communication. Négligée tout au début de sa naissance par de nombreuses équipes européennes, la Coupe allait connaître des turbulences et des incompréhensions qui ont failli faire avorter cette belle et merveilleuse naissance venue au monde en 1934. Après sa première sortie, l'Italie fasciste prend dès 1934, la mesure de l'événement et annonce la couleur en inscrivant ses deux victoires successives avant que la Deuxième Guerre mondiale ne mette un terme à la compétition. C'est alors à partir des années 1950 et 1960 que la Coupe du Monde se fait séduire. Elle devient un véritable passage incontournable pour les pays qui veulent s'afficher en tant que preneurs de cette compétition. Pour cela, des joueurs exceptionnels œuvrent à construire une Coupe du Monde. Pour mieux suivre le cheminement de cette sacrée Coupe du Monde, il va falloir dépoussiérer ses dossiers qui nous mènent aux années 1904 où sept pays européens se sont réunis pour créer la première Fédération internationale de football (la FIFA). De fil en aiguille, on découvrira que la FIFA ne comptait en son sein que des associations européennes avec des membres non européens qui se sont «accrochés» à cette organisation en l'occurrence, l'Afrique du Sud en 1910, l'Argentine et le Chili en 1912, les Etats-Unis en 1913. Cette première instance internationale s'engage sur un terrain pas net. Des difficultés d'organisation, financière et de statuts apparaissent et en particulier, au niveau de la différence de niveau entre l'Europe et les autres continents. 1913-1930, 17 années après, le 13 juillet 1930, la première coupe est mise en jeu. La France est le seul pays à ne pas avoir tourné le dos à cette première Coupe du Monde. Face au Mexique et par l'intermédiaire de Lucien Laurent, la France inscrit à la 19e minute ainsi, le premier but de l'histoire de la Coupe du Monde. Score final (4-1) pour les Bleus. En fait, le vainqueur des vainqueurs est bien Jules Rimet qui restera encore pour très longtemps, l'homme qui a initié cette manifestation. 30 juillet 1930 Ainsi donc, la première Coupe du Monde est née. Elle s'est disputée sans l'Italie du 13 au 30 juillet. Le programme était pratiquement dominé par les Européens. L'Uruguay remporte le trophée à Montevideo en battant l'Argentine par (4-2). La France se positionne en troisième place. L'Italie en 1938 puis le Brésil en 1970 et 2002 remporteront aussi la Coupe du Monde sans perdre un seul match. L'Italie, à domicile Quatre ans plus tôt, l'Italie accueille et s'offre le plus beau spectacle. La Coupe du Monde commence à prendre forme. Elle déchaîne les foules. Devant son public et sur son terrain, l'Italie n'avait qu'une seule issue, remporter cette Coupe du Monde. Mais pour le faire, l'Italie de Musssolini a déjà mis au point sa propre architecture pour garder le trophée. «Elle décrète en effet, la double nationalité pour des joueurs argentins afin de les récupérer. Quant au champion du monde en titre, l'Uruguay a refusé de participer dans un pays qui n'a pas daigné se déplacer quatre ans plus tôt. Les quarts de finale n'opposant que des clubs européens pour la première et dernière fois, ont aussi été le théâtre d'une opposition violente entre l'Italie et l'Espagne. Les conflits entre les républicains et les fascistes dans la guerre civile espagnole ont plané sur une rencontre qui dut être rejouée après un nul. 5 juin1938 L'histoire révèle que les huitièmes de finale avaient opposé la Pologne au Brésil à Strabourg. Une rencontre qui est restée gravée à tout jamais dans les annales de l'histoire de la Coupe du Monde où Leônidas et Willimowski se sont livrés à un véritable jeu de buts. Dans les prolongations, Leônidas devient ainsi le premier joueur à inscrire 4 buts en un match de coupe. Du jamais vu. Très vite rejoint dix minutes après par le Polonais. La pluie était au rendez-vous de ce festival de buts qui obligeait Leônidas à évoluer pieds nus. Pas du goût de l'arbitre qui l'invita à récupérer ses chaussures. Le Brésil n'ira pas en finale puisque battu par la Squadra Azzurra qui remporte alors son titre. 16 juillet 1950 Un nouveau candidat s'affiche. Après douze ans d'absence, l'Angleterre fait partie pour la première fois du programme des prétendants. Toute l'Angleterre se réveille et pousse ses onze à remporter le titre mondial. Tout est mis en œuvre pour qu'ils ne reviennent pas bredouilles. A la limite, arriver à la demi-finale, les Brésiliens partent favoris. Ils ont broyé la Suède par (7-1) et (6-1) face à l'Espagne. «L'Uruguay a par contre fait match nul face aux Espagnols. Mais ce dernier bat le Brésil (2-1) et laisse le stade Maracanã dans un silence de mort. Abattus par cette défaite inattendue, les officiels brésiliens en oublient la cérémonie, si bien que c'est Jules Rimet (l'initiateur de la Coupe du Monde) en personne qui remet le trophée portant son nom au capitaine des Uruguayens.» 28 juin 1954 Après avoir donné une belle leçon aux Allemands par un score de (8-3), les Hongrois sont pour tout le monde, la référence de cette Coupe du Monde. Mais ils oublient que les Allemands ne se laisseront pas faire une seconde fois. Bien préparées psychologiquement et physiquement, les deux équipes se tiennent par la barbe 2 à 2. A cinq minutes de la fin, Rahn s'échappe et marque le but libérateur. L'Allemagne a eu sa coupe mais aussi sa revanche. 28 juin 1958 La Suède accueille la Coupe du Monde. Une fête qui révèle un jeune homme brésilien dont l'âge ne dépassait pas les 17 ans. Les millions de supporters sont séduits par son jeu et le spectacle qu'il offre sur le terrain. Les télévisons consacrent des reportages sur ce jeune homme, Edson Arantes do Nascimento dit Pelé. Il triomphera lors de la Coupe du Monde de 1962 au Chili et celle de 1970 au Mexique. O Rei (le roi) marquera 1 283 buts au cours des 1 362 matchs de sa carrière. En 2000, il sera sacré «joueur du siècle» par la Fédération internationale de football association (FIFA). Lors de cette manifestation sportive, la France après avoir été battue par le Brésil en demi-finale obtient la troisième place en écrasant la RFA par (6-3). Mais l'autre révélation est bien celle de Just Fontaine qui réussit à inscrire 4 buts et devient ainsi le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du Monde avec 13 buts inscrits en six matchs. En 21 sélections sous le maillot bleu, Justo a inscrit 30 buts. 19 juillet 1966 «Lors du quart de finale particulièrement tendu entre l'Argentine et l'Angleterre, le pays hôte, l'arbitre expulse le capitaine et défenseur argentin Antonio Ubaldo Rattin. L'arbitre lui fait signe de quitter le terrain, mais le joueur refuse de sortir. S'ensuivent de longues minutes de confusion pendant lesquelles le match est interrompu. Rattin finira par sortir, mais les instances dirigeantes demanderont à l'arbitre Ken Aston de trouver une solution à ce problème, ce qu'il fera en s'inspirant du feu tricolore : «Jaune : attention, puis rouge : stop», et créera le carton rouge 4. A la fin du match (victoire de l'Angleterre 1-0), les représentants anglais refuseront que leurs joueurs échangent leur maillot avec leur adversaire.» 21 juin 1970 Le Brésil ne lâche pour la troisième fois consécutive son trophée. L'Italie est battue par (4-1). La coupe Jules Rimet, du nom du fondateur est alors confiée aux Brésiliens. C'est à cette occasion que le trophée Jules Rimet est mis de côté pour prendre le nom de Worls Cup. Ce n'est quand même pas sportif. Lâché le nom du fondateur pour un autre titre. Voilà bien comment on achève les initiateurs des belles choses. Drôle de monde ou drôle de coupe. 21 juin 1978 La Coupe du Monde entre une sphère pas trop élégante. Les interventions se font de plus remarquées. Le business apparaît comme un espace incontournable. Les pays qui arrivent sans faire de bruits se font décortiquer par les grands. Par ceux qui ont compris comment doit fonctionner cette Coupe du Monde. Les magouilles prennent des ailes. A l'image de ce «dernier match du groupe 2 dans le second tour de la Coupe du Monde, ou le face-à-face Argentine – Pérou déterminera le finaliste. En effet, si l'Argentine, le pays organisateur, gagne le match avec plus de quatre buts d'avance, elle devancera le Brésil. Menant (2-0) à la mi-temps, l'Argentine est sur la bonne voie. Elle concrétise alors ces espoirs en inscrivant quatre buts de plus en 22 minutes, tandis que le gardien péruvien en encaisse autant que sur l'ensemble du tournoi… Face au climat pesant instauré par le dictateur totalitaire Videla, le scepticisme gagne les observateurs. Peu importe, l'Argentine accède à la finale et battra les Pays-Bas pour obtenir son premier titre de champion du monde». 21 juin 1982 L'histoire des grands qui n'aiment pas perdre. Tout le monde se souvient du fameux match France – Koweit où ce dernier ne devrait pas perdre et n'a pas le droit de perdre. Mais voilà que malgré le comportement sympathique de l'arbitre, la France écrase le Koweït par (4-0). Sauf que le troisième était de trop et et le cheikh Fahid Al-Ahmed Al Sabah descend sur la pelouse et demande à ce que le but soit retiré. L'arbitre, sous les regards médusés des joueurs et supporters, s'exécute. L'autre phénomène interviendra lors de la rencontre du dernier match de poule du premier tour pour le groupe B lors de la Coupe du Monde 1982, l'Autriche et l'Allemagne de l'ouest s'affrontent pour une place au second tour. Ou tout du moins, elles devraient s'affronter. Mais pour les deux équipes, le calcul est simple : si l'Allemagne gagne (1-0), elle est qualifiée au détriment de l'Algérie. Quant à l'Autriche, ce score lui assure également une place au deuxième tour. Certes, il serait injuste de s'arranger pour éliminer l'Algérie qui a battu la RFA quelques jours plus tôt, mais ce serait tellement plus simple. L'Allemagne inscrit rapidement un but puis plus rien. Les joueurs se passent le ballon. L'arrangement n'est certes pas officiel mais flagrant. La FIFA décidera de ne plus permettre de tels comportements : dorénavant, les derniers matchs de poule seront joués simultanément. Finalement, l'Allemagne accédera à la finale après la première séance de tirs aux buts de l'histoire de la Coupe du Monde. La Squadra Azurra rejoint le Brésil dans le cercle des pays ayant empoché trois Coupe du Monde de football. 21 juin 1986 La France élimine le Brésil Après avoir éliminé les Italiens, tenants du titre en huitième de finale, les champions d'Europe livrent un match titanesque face à la prestigieuse équipe du Brésil. Menés (1-0), les Bleus reviennent au score grâce à Platini et tiennent lors des prolongations. Puis vient la séance des tirs aux buts où le meneur de jeu rate son tir. L'Algérie dans le groupe «D» tient en échec l'Irlande du nord (1-1) le 3 juin, puis perd contre le brésil par (1-0), se fait éliminer de la course par l'Espagne par un score lourd de (3-0) et termine 4e au classement avec un point. L'Argentine remportera quelques jours plus tard, sa deuxième Coupe du Monde en battant l'Allemagne (3-2). 8 juillet 1990 L'Allemagne, pour la troisième fois, est championne du monde. 85' de jeu, un penalty douteux transformé par Brehme. Et l'Allemagne entre dans la légende en remportant sa troisième Coupe du Monde de football. Beckenbauer survole l'Argentine et les 75 000 spectateurs du stade de Rome. 17 novembre 1994 Les Bulgares freinent la France Quelques secondes avant la fin du match, et alors que les deux équipes sont à égalité, les Bulgares s'emparent du ballon et vont marquer le but de la victoire. Après cette défaite (2-1), la France n'ira pas en Coupe du Monde aux Etats-Unis… C'était en effet, leur dernière occasion de se qualifier. 17 juillet 1994 Le Brésil encore une fois Le Brésil faisait face à un autre triple champion du monde, l'Italie. Mais le match est quelque peu décevant et se termine par une séance de tirs aux buts alors que le score est resté vierge. La compétition aura également été marquée par la fin de Maradona, expulsé après avoir été contrôlé positif à un test anti-dopage. 12 juillet 1998 Les joueurs français accèdent pour la première fois de leur histoire, au titre suprême de champions du monde. Les deux buts de Zinedine Zidane dans la première mi-temps et celui d'Emmanuel Petit à la 90e minute de jeu ont eu raison de l'équipe du Brésil pourtant championne du monde en titre. Juillet 2002 La France out ! Brésil champion Après leur défaite surprise face au Sénégal, leur match nul face à l'Uruguay et leur défaite face au Danemark, les champions du monde quittent la Corée du Sud par la petite porte après une prestation tristement unique. Après le Brésil en 1966, c'est la deuxième fois qu'une équipe détenant le titre quitte le tournoi dès le premier tour, mais c'est surtout la première fois qu'elle le fait sans même avoir marqué un but. 9 juillet 2006 La Coupe où Zidane part en retraite. Un départ marqué par un geste impulsif en réaction aux insultes de Marco Materazzi. L'Italie remporte le trophée.