Le rapport d'étape confidentiel que devait publier un «groupe spécial» de l'OMC sur la procédure engagée par les Européens était attendu le 16 juillet, soit deux semaines après la décision de l'institution internationale jugeant illégales les aides reçues par Airbus de la part de gouvernements européens. Un porte-parole de l'OMC a indiqué qu'il avait été expliqué aux parties concernées, «qu'en raison des complexités du dossier, il y aurait un retard dans la publication du rapport», a déclaré Keith Rockwell, porte-parole de l'OMC. Les Etats-Unis et l'Europe s'accusent mutuellement de subventionner illégalement leurs avionneurs respectifs. La publication des conclusions de l'OMC sur la contre-procédure de l'UE n'était pas attendue avant plusieurs mois, mais cette querelle entre les deux avionneurs avait déjà fait l'objet de nombreuses fuites et on s'attendait à ce que chacune des deux parties crie victoire. Airbus et la Commission européenne ont critiqué le retard annoncé pour ce rapport d'étape. «La Commission européenne peut maintenant confirmer que nous avons été informés hier, confidentiellement, que sa publication serait reportée à la mi-septembre au plus tard», déclare l'exécutif européen dans un communiqué. «(Ce retard) donne l'impression erronée qu'Airbus a reçu des aides incompatibles avec les règles de l'OMC, alors que Boeing non. Ce n'est que lorsque nous aurons reçu les rapports des deux comités que les deux parties auront une image plus complète du différend», estime la Commission. Le président d'Airbus s'est dit «surpris et déçu». «Ce nouveau report (...) est une véritable déception. Cependant, nous attendons avec le plus grand intérêt le rapport du groupe spécial de l'OMC sur les subventions octroyées à Boeing. Il finira par être publié et établira que Boeing a perçu des milliards de dollars de subventions incompatibles avec les règles de l'OMC», déclare Tom Enders dans un communiqué. Mercredi dernier, dans son rapport de plus de 1 000 pages sur les subventions à Airbus, le «groupe spécial» de l'OMC a estimé que l'avionneur européen n'avait pu lancer une série d'avions civils que grâce aux subventions de l'UE et des Etats membres que sont la France, l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni. Dans ses conclusions, le groupe spécial de l'OMC estime notamment que les aides britanniques, allemandes et espagnoles à Airbus pour l'A380, son très gros porteur de 525 places, équivalent à des subventions illégales à l'exportation et doivent être corrigées sous 90 jours.