C'est à partir d'aujourd'hui qu'une trentaine d'enfants hémophiles, âgés entre 8 et 16 ans, partiront en colonie de vacances dans la wilaya de Jijel, a-t-on appris hier de Latifa Lamhene, présidente de l'Association nationale des hémophiles algériens (ANHA). «Depuis 2008 et comme chaque année nous organisons un programme de colonie en période d'été et ce pour une période d'une semaine. Cette action vise à garantir un encadrement adéquat des malades hémophiles, à leur assurer une éducation sanitaire, leur permettre un apprentissage approprié afin qu'ils sachent faire, à la fin de leur séjour, un autotraitement à domicile mais aussi un enseignement détaillé de la pathologie ainsi que toutes ses complications et traitements», nous a expliqué Melle Lamhene, elle-même sujet hémophile. Sorties, divertissements, liberté, joie, plage, forêt, étaient aussi à l'ordre du jour afin de leur permettre d'accepter leur maladie dans de meilleures conditions. Beaucoup de liens se créent parmi les hémophiles de plusieurs wilayas et tous se sont promis de s'inviter mutuellement dans leurs wilayas à l'Est, l'Ouest, au Nord et au Sud, afin de faire découvrir les traditions des uns et des autres. Pour la présidente de l'association, ce genre d'activités est né de la prise de conscience que cette pathologie figure sur la liste des maladies inconnues en Algérie et que bien des actions doivent être entreprises pour garantir une bonne prise en charge des malades. «Un grand nombre d'hémophiles et leurs parents vivent dans un état psychologique très lourd en raison des pénuries de médicaments. Cette situation fut vécue aussi cette année pour une période de 3 mois, d'avril à juillet. Ainsi, à cause de l' absence de médecins dans beaucoup de régions du pays notamment les villes du Sud, et aussi du non-accès aux soins pour un nombre important de malades algériens, ces derniers se trouvent être handicapés très jeunes», soulignera Latifa Lamhene. «Nous espérons la tenue des promesses du ministère de la Santé quant à la mise à disposition des malades d'un traitement à domicile dès l'année 2011. Ce rêve, une fois réalisé, pourra changer la vie de nos malades et leur donnera le droit à la vie comme n'importe quel enfant normal», souhaite Latifa Lamhene.