, Un Ramadhan bien chaud attend les Algériens. Les températures bien élevées, conjuguées aux prix des produits alimentaires affichent déjà la couleur et le citoyen lambda est livré à lui-même. Une virée dans les marchés de la capitale nous a permis de constater que les prix des viandes blanches et rouges donnent le tournis. A 200DA le kilo, il y a quelques jours, le poulet est cédé entre 350 et 400DA. L'escalope de dinde ou de poulet, ne descend pas sous la barre de 780 DA le kilo. L'explication donnée par les aviculteurs, c'est que cette envolée des prix est à l'origine de la décision prise par les pouvoirs publics relatives au stockage du poulet. La viande rouge, quant à elle, n'a pas dérogé à la règle. Rien qu'à voir le prix affiché fièrement chez l'un des bouchers de la capitale, cela donnera assurément mal à la tête, elle est à 650 DA et 800DA/ kg respectivement la viande ovine et bovine. Les citoyens qui veulent s'approvisionner en ces produits, rebroussent chemin en attendant des jours plus cléments, ou optent carrément pour la viande ovine importée de l'Inde, dont le prix de vente variera entre 410 et 560 dinars le kilogramme. Malgré les déclarations des uns et des autres, la dernière émane de l'ambassadeur d'Inde en Algérie qui a assuré que la viande congelée dont les premiers arrivages ont été effectués lundi dernier, est 100% halal, puisque l'abattage des bêtes se fait selon le rite musulman. Malgré la grande suspicion qui entoure cette viande, le citoyen aura-t-il l'embarras du choix ? Les réponses des personnes interrogées sont mitigées. Pour les uns, peu importe la provenance : de l'Inde, du Brésil ou d'Argentine, «du moment que les prix affichés sont à notre portée». D'autres plus méticuleux, optent pour le produit local, même si les prix sont excessifs, comme déclare un citoyen : «On ne me fera pas manger n'importe quoi, la mafia est prête à tout et la commercialisation de viande asinienne ou la revente de viande congelée sous forme de viande fraîche, sont quelques-unes de ses pratiques, car elle est toujours attirée par le gain facile». Et de renchérir : «Du moment que les services du Commerce avouent être incapables de tout contrôler, tout peut arriver». Par ailleurs, d'autres produits indispensables pour la préparation des soupes et salades, sont jusque-là, proposés à des prix abordables tels que les légumes. Les citoyens rencontrés dans certains marchés de la capitale prient le bon Dieu pour que les prix de ces mêmes légumes ne connaissent pas de hausse. Par contre, s'agissant des fruits, les citoyens, et depuis longtemps leur font les yeux doux sans pouvoir s'en approcher, au risque d'être brûlés. «J'achète de temps à autre par petites quantités, c'est surtout pour faire plaisir aux bambins», nous a indiqué un des citoyens rencontrés au marché Ali Mellah. Avant d'ajouter que «les différents fruits dont les prix sont accessibles, sont généralement immangeables. Ceux de bonne qualité et juteux ne sont cédés qu'au prix fort, entre 80 et 120DA et même il y a ceux qui sont proposés à 200 DA/kg comme les poires, sans parler des dattes, elles oscillent entre 350 et 410 DA/ le kg, c'est infernal, le mois de Ramadhan est censé être un mois de piété et de pitié mais pour ces commerçants, il n'est qu'un mois de gain et de bonnes affaires, c'est vraiment honteux».