, C'est peu dire que pour la wilaya de Constantine, la gestion de certains dossiers se complique au fil des jours. A leur tête, cette empoisonnante affaire des habitants de l'avenue de Roumanie dont les maisons ont été rasées sans qu'ils soient évacués ailleurs. Sous n'importe quelle forme et certainement pas en jetant leurs affaires familiales et leur immobilier dans la fourrière publique alors que les femmes et les enfants dorment sur les trottoirs. Tout le monde voudrait bien croire que certaines de ces familles ne sont que de nouveaux arrivants qui voudraient profiter de la situation pour bénéficier de logements. Il se trouve cependant que la certitude des vieilles connaissances est que l'intrusion de quelques uns date de plusieurs décennies. Epoque durant laquelle aucun des responsables gestionnaire et encore moins des «enquêteurs universitaires mobilisés par le wali» n'avaient jamais rêvé de prendre en main les destinés d'une aussi grande métropole même si quelques-uns sont inamovibles à leurs postes depuis plus de dix ans. Une ancienneté qui creuse forcément des rides, qui les conforte dans leur mode de gestion, traduit durant des années par une continuelle régression sur tous les plans. Alors que l'on espérait une reconsidération positive dans la prise en charge de cette explosive situation des habitant de l'avenue de Roumanie, tous ont été surpris par deux surprises consécutives. La première est une première irruption du président de l'APW sur les colonnes de la presse locale qui a consisté à tresser des lauriers tout en voudrant étouffer ses propres sentiments en soulignant «qu'il ne s'agit pas de faire de la brosse en disant ces vérités.» La seconde est un texte signé par le cabinet du wali publié sur toute une page de publicité. Dans ce texte, les auteurs expliquent comment l'opération de l'avenue de Roumanie a été tenue, comment les études ont été faites pour conclure que cette affaire est définitivement close. Il semblerait que ces initiatives ont été commandées par les informations reçues et qui révèlent que ces habitants entreprennent une marche sur la capitale pour essayer de remettre tout un dossier à la présidence de la République. On rappelle que ces habitants ont déjà remis un dossier au Premier ministre et au ministère de l'Intérieur et que des promesses d'enquêtes leur ont été faites. N'ayant pas pu accéder à la présidence, les habitants se sont résignés à faire un sit-in dans la gare routière d'Alger pendant que la tension devient véritablement électrique au plan local. A quelques heures du début du mois du Ramadhan et du début du prochain rasage du bidonville de la fameuse cité Bessif où déjà plus de 400 familles sont exclues du recensement officiel, le transport est en pleine déconfiture, les marchés publics démolis les uns après les autres sans solutions de rechange avec la paralysie de la ville pour les besoins de chantiers totalement au ralenti. Les ordures jonchent tous les quartiers de la ville qui plonge de plus en plus dans l'obscurité. Les fuites d'eau inondent tous les quartiers alors que les robinets sont à sec dans les foyers. La criminalité et le banditisme se pratiquent désormais à ciel ouvert comme c'est le cas des cités Daksi, Oued El Had, la BUM où des commerçants sont agressés et dévalisés en plein jour. Les aliments de base comme le lait en sachet et la baguette de pain, sont difficiles à trouver sans oublier d'autres préoccupations quotidiennes qu'il faudrait songer à résoudre. Qui doit s'en charger sinon les premiers représentants des pouvoirs publics ? Hélas, c'est là que se situent les grandes défaillances. Figer ses responsabilités sur des projets de modernisation quand des familles dorment sur le trottoir pendant que d'autres cherchent à s'alimenter dans les poubelles publiques est tout simplement insupportable.