, Le palais de la culture Moufdi Zakaria a rénové avec ses activités ramadhanesques en programmant dimanche et lundi soir, la dernière production de Chérif Ayad le Café du bonheur. Interprété par la compagnie El-Ghosto, le Café du bonheur, El-Gourbi y a mon ami a été une véritable bouffée d'oxygène pour les présents. Des présents venus en force pour assister à ce deuxième concept du genre. Il a fallu agrandir le cercle afin de pouvoir caser la foule. Et encore, certains seront contraints de rester debout pour apprécier le spectacle. Prévu à 22 h, la représentation ne débutera qu'à 22h30. De prime abord, tout le monde est convié à une halqa. Un espace plus au moins grand est agencé de façon à ce que l'ambiance soit conviviale. Des tables et des chaises, placées en cercle happent d'emblée le regard. Nous sommes dans un vieux café, datant des années 1930. La clientèle, semble, aujourd'hui, se bousculer, après un vide total des lieux. Explication : le terrorisme ayant endeuillé des centaines de familles, a imposé sa propre loi durant une décennie. Chez le propriétaire, Kada, un retour des touristes étrangers dont des Italiens et des Espagnols se fait remarquer. Ils sont là, attablés sur la terrasse du café de ce propriétaire grincheux. Le public se prête, lui aussi, au jeu puisqu'il incarne les dits clients. Dans une ambiance détendue, quatre comédiens évoluant dans cet espace réduit. Chacun a une ou des petites histoires à raconter. Des histoires ayant trait à leur quotidien difficile. Plusieurs thèmes seront mis au parfum du jour, en l'occurrence le chômage, le logement, la révolution agraire, les dépassements en tous genres… et autres. Durant une heure et demie, les quatre acolytes transportent plus d'un dans un monde chaotique mais où le rire est omniprésent. Cette stratégie, le dramaturge Chérif Ayad, l'a voulu ainsi : Raconter des histoires graves avec des pointes d'ironie, servie à volonté. Kada, le gérant du café passe son temps à festiférer. Alilou rêve d'évaluer sens d'autres cieux. El-Amri joue à l'homme qui sait tout et rien à la fois. Nourredine le musicien, qui n'est autre que le musicologue Nourredine Saoudi, clame le passé avec son répertoire musical. Du coup, il enivrera l'assistance de langoureux morceaux musicaux. Il reprendra avec art et manière, de grands standard de la chanson algérienne, dont El-Harez du regretté El Hachemi Guerrouabi, Tlata Zehoua ou mraha de Reinette l'Oranaise. D'autres titres plus rythmés suivront, à l'image de Ana ghrib, Sidi H'bibi, Mata N'serihou. A l'issue de ces deux performantes représentations, la compagnie El-Gosto se produira, à travers 18 wilayas du pays, dont à Djelfa, Sétif, Oran, Constantine…