, Le message délivré ce week-end par le président Barack Obama, selon qui l'Irak doit «tracer sa propre voie», est sans doute une bonne nouvelle pour une population américaine majoritairement hostile à la guerre, mais il alimente l'inquiétude des Irakiens quant à leur avenir. «La guerre n'est pas en train de s'achever. La guerre contre le terrorisme continue ici», déclare ainsi Nouri al-Moussaoui, un habitant de Bagdad âgé de 51 ans. Le président américain a estimé samedi dans son allocution radiophonique hebdomadaire que la fin, prévue mardi, de la mission de combat américaine en Irak, concrétisait la promesse qu'il avait faite pendant la campagne électorale en 2008 d'en finir avec la guerre lancée par son prédécesseur George Bush. Cependant, l'incapacité de la classe politique irakienne à mettre sur pied un nouveau gouvernement, cinq mois après les législatives du 7 mars, ne fait rien pour ramener la confiance parmi la population irakienne. «Le retrait américain est précipité. Notre armée n'a pas encore acquis toutes les compétences nécessaires», estime Moussaoui. Le niveau général des violences a fortement diminué en Irak depuis le pic atteint pendant les carnages de la période 2006-2007. Néanmoins, comme un grand nombre d'Irakiens, cet habitant ne croit guère les 660 000 membres de la police et de l'armée irakiennes capables d'assurer une réelle protection du pays. Récemment, les insurgés sunnites ont testé la résistance des forces irakiennes en tuant 57 personnes dans un centre de recrutement de l'armée le 17 août et plus de 60 autres personnes dans des attentats suicide à la voiture piégée contre des postes de police à travers le pays, le 25 août. L'allocution radiophonique d'Obama augure sans nul doute de ce qu'il dira lors d'une intervention télévisée en direct depuis le bureau présidentiel à la Maison blanche, mardi, jour de la fin de la mission de combat des Etats-Unis en Irak.