, Au cours de ce mois de ramadhan, nous avons observé un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Il s'agit de nouvelles habitudes culinaires. Lors d'une virée au marché, nous avons constaté de longues files d'attente devant les marchands de charbat (de l'eau, du sucre, matière colorante et le tour est joué !). Ensuite, aujourd'hui, la zlabia est tombée en disgrâce et la clientèle préfère les tartes, ainsi de nombreux magasins ont changé de commerce pour devenir des pâtisseries occasionnelles où les règles les plus élémentaires touchant à l'hygiène sont inexistantes. Au rayon des boucheries, il y a aussi beaucoup de monde et les abats et bouzelouf sont vite écoulés. Devant ce spectacle, un vieux, l'air perplexe, m'accoste : «Hélas ! Les habitudes ont drôlement changé. Les gens achètent sans réfléchir. Autrefois, pendant le ramadhan, chez toutes les familles, les abats et le poisson n'étaient pas au menu et ne figuraient nullement sur la liste des plats.» Après la prière du tharawih, un autre commerce reçoit beaucoup de monde : rôtisseries et marchands de brochettes. Beaucoup de jeunes ont trouvé ce filon tout à fait rentable. Un petit comptoir, une grille, des sacs de charbon et on peut contenter tout le monde. A l'avenue Bouguerra, chez Tchita, un marchand de brochettes très connu, il y a beaucoup de clients. Des files de voitures attendent pour recevoir leur dégustation. Chez Deguela, une autre rôtisserie, le commerce est florissant. «Je travaille jusqu'à trois heures du matin et la clientèle est chaque soir fidèle au rendez-vous. Ici tout est vendu : brochettes, merguez, escalopes, et les gens ont le portefeuille facile. Ah ! J'ai oublié, en guise de dessert, les figues de Barbarie ont une place d'honneur sur les tables», nous dira le patron de ce commerce.