, A l'instar des autres années, Alger a connu, tout au long de ce mois de Ramadhan, une animation toute particulière. Des soirées musicales où des artistes algériens et arabes se sont relayés sur la scène algéroise aux rencontres littéraires, où le débat a été mené autour de sujets multiples, le public n'a eu que l'embarras du choix. A la librairie Rachidiya, les soirées ramadhanesques avaient un goût tout particulier cette année puisqu'elles étaient dédiées au débat et à l'échange entre auteurs et public. Mettant en relief la richesse patrimoniale nationale, les intervenants ont saisi cette tribune pour instaurer un débat de haute facture rehaussé par un auditoire de qualité. C'est au journaliste et homme de culture, Abdelkrim Tazaroute qu'est revenu l'honneur d'animer la première soirée. Rendant hommage à l'un des maîtres disparus du chaâbi, en l'occurrence El Hadj El Hachemi Guerrouabi, le conférencier, auteur d'un bel ouvrage consacré au cheikh a tenté de répondre aux nombreux questionnements des présents, ayant trait à la personnalité charismatique de Guerrouabi et plus généralement au chaâbi, un genre populaire très prisé par les Algériens. Le Dr Abderrahmane Khelifa a, pour sa part, animé un data-show. Ce fin connaisseur du patrimoine a, lors de cette rencontre, apporté sa pierre pour une meilleure connaissance de notre héritage historique qu'il soit matériel ou immatériel. L'Emir Abdelkader a lui aussi fait l'objet d'une rencontre débat, animée par le journaliste Amar Belkhodja. Cette figure historique, emblématique à plus d'un titre, continue plus d'un siècle après sa disparition à intéresser les chercheurs, historiens et même les profanes, par sa personnalité riche et complexe. H'sissen a, de son côté, animé un récital chaâbi. Le public qui a été charmé par la voix de cet artiste a été aussi, surpris de découvrir qu'il avait une autre corde à son arc. En effet, les cimaises de la librairie ont été rehaussées par une palette d'œuvres picturales réalisées par le chanteur lui-même. Il a, d'ailleurs, expliqué comment il nourrissait ses deux passions qui complètent sa personnalité. A ce titre, deux autres artistes ont également été les hôtes de cet espace, le maître artisan céramiste Abdenour dont les œuvres ont ravi plus d'un et la plasticienne Karima Mendili. Les œuvres de ces derniers sont d'ailleurs toujours visibles au niveau de la librairie Rachidiya. De son côté, Kamel Bouchama a évoqué les Algériens du Bilad Echam auquel il a consacré un ouvrage très intéressant. A noter qu'en raison de l'engouement suscité par ces rencontres, l'Anep espère rééditer ce genre de manifestations au sein de ses espaces afin de maintenir le fil conducteur entre les auteurs et leur public.