Les prix du cahier, tous formats et volumes confondus, ont, pour ainsi dire, doublé, voire plus, a-t-on constaté. Un cahier de 32 pages cédé l'an dernier au prix de gros à plus de 6 DA est disponible au prix légèrement inférieur de 13 DA. Chez les gérants de librairie et papeterie qui viennent de s'approvisionner, ce même cahier, vendu l'année dernière à 10 DA, est affiché au prix de 15 DA, celui de 120 pages, qui valait il y a juste quelques semaines, pour ne pas dire jours, 20 dinars, est cédé à 45 DA. Le cahier de 96 pages est proposé chez le grossiste à près de 26 DA, celui 64 pages à plus de 19 DA et celui de 288 pages petit format à spirale à près de 81 DA. «Les prix sont inaccessibles. Je ne peux y faire face avec ma bourse déjà mise à rude épreuve durant le mois de ramadhan. Franchement, je ne sais quoi faire», déplore une mère de famille accostée à la sortie d'une librairie-papeterie à Tizi-Ville, un magasin très fréquenté à la veille et pendant la rentrée scolaire pour ses prix abordables des fournitures scolaires notamment. Cette mère de famille n'est pas la seule à se plaindre de cette hausse vertigineuse des prix des fournitures scolaires. «L'Etat, censé réguler ce type de marché, semble absent, voire impuissant devant cette hausse vertigineuse des prix des fournitures scolaires», peste un père de famille, tout désemparé. Et d'ajouter : «Jamais, de mémoire de chef de famille, de telles augmentations tarifaires n'ont été pratiquées sur un produit (fournitures scolaires, ndlr) de nécessité.» Interrogés sur les raisons de cette soudaine flambée des prix des fournitures scolaires, le cahier notamment, à quelques jours seulement de la rentrée des classes, les buralistes font état, du moins selon la version des grossistes, d'une pénurie de papier. Une pénurie qui aurait contraint, a-t-on poursuivi, les fournisseurs à revoir à la baisse leurs prévisions en termes de production. «Le fournisseur lui-même a revu à la hausse les prix du cahier. Nous autres buralistes n'avions pas d'autre choix que de nous approvisionner quel qu'en soit le prix, obligés que nous sommes à faire en sorte que les fournitures scolaires soient disponibles sur nos étals», nous a-t-on dit encore comme pour justifier cette flambée vertigineuse des prix. Alors que le pouvoir d'achat est au plus bas, il sera extrêmement difficile pour les couches dites intermédiaires, s'il en existe encore, de pouvoir offrir à leurs progénitures le strict minimum, un trousseau scolaire, disponible en moyenne à 3 500 DA complet. Avec ces hausses vertigineuses des prix des fournitures scolaires, la rentrée des classes prévue dans une semaine s'annonce des plus difficiles. Des familles risquent, malheureusement, de recourir au douloureux choix entre leurs enfants qui suivront leur cursus scolaire. On n'en est pas encore là mais les prémices y sont déjà. Beaucoup de chefs de famille qui ont eu du mal à faire face aux exigences du mois béni de ramadan sont dans l'expectative. «C'est à nous autres parents issus des couches sociales moyennes, pour ne pas dire défavorisées, de supporter ces flambées de prix, non pas au buraliste du coin ou au grossiste», nous a déclaré un chef de famille.