L'organisation internationale Transparency International, dans son rapport annuel paru le 17 novembre 2009, constate que l'Algérie est un pays qui connaît «un haut degré de corruption avec un score déplorable de 2,8 sur 10 et se retrouve à la 111 place sur 180 pays», note le Dr Mebtoul. «Les auteurs de l'IPC considèrent qu'une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un haut niveau de corruption au sein des institutions de l'Etat et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives», explique-t-il. L'Algérie est passée, à la faveur de ce rapport, de la note de 3,2 en 2008 à 2,8 en 2009, soit 20 places de moins. «Ce qui la ramène à l'année 2005 où elle avait obtenu une note de 2,8 sur 10», rappelle notre économiste. Et la situation n'est pas près de s'améliorer, selon lui, puisqu'une récente étude datant de mars 2010, réalisée par la Global Financial Integrity (GFI) et publiée à Washington DC (USA), a classé l'Algérie «au troisième rang au niveau continental des pays ayant un haut débit de sortie financière illicite». Le rapport a été basé essentiellement sur «les sorties illicites d'une seule source, soit une mauvaise évaluation des prix du commerce» L'étude réalisée sur la période allant de 1970 à 2008 a classé l'Algérie à la troisième position après l'Egypte. Le rapport indique que l'Algérie a fait sortir 25,7 milliards de dollars vers d'autres pays. Des opérations largement facilitées par «les paradis fiscaux, territoires à secrets, les sociétés déguisées, les comptes anonymes et des fondations fictives», estime le rapport. De toute évidence, cette sortie de fonds n'est pas sans conséquence. Elle serait très néfaste pour les réserves en devises, accroît l'inflation, réduit les rentrées fiscales et limite l'investissement productif, selon le Dr Mebtoul. Prévisions de la Banque mondiale Selon les prévisions de la Banque mondiale, le classement de 2011 devrait favoriser «encore moins l'Algérie». La BM appelle l'Algérie à améliorer sa compétitivité du point de vue de la sophistication des affaires, volet qui occupe la 128e place des 183 pays évalués. La prise en charge de l'efficience du marché du travail, à qui revient la 127e place, fait aussi partie des recommandations de la banque, qui épingle l'Algérie dans le domaine du développement technologique (123e place), des institutions (115e place) de l'innovation (114e place), ainsi que de l'enseignement supérieur et de la formation (102e place).