, Une journée d'étude sur les approches et techniques d'inventaire du patrimoine culturel immatériel a été organisée, mardi à Alger, par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). «Il y a des archives actives, constituées de corpus et savoir-faire qui évoluent et des archives passives qui sont, quant à elles, répertoriées et diffusées», a indiqué, dans son intervention, le chercheur Mourad Yelles qui a évoqué son travail réalisé sur le hawfi, la poésie traditionnelle féminine tlemcenienne. «Les berceuses sont un répertoire magnifique qui serait intéressant de faire prendre en charge par les jeunes chercheurs», a-t-il ajouté. M. Hadj Meliani, chercheur, a suggéré, quant à lui, de faire au niveau local un listing de tout le patrimoine immatériel pour, a-t-il dit, «connaître le travail à réaliser» et constituer des équipes pluridisciplinaires. M. Mehenna Mahfoufi, ethnomusicologue, a pour sa part, présenté un modèle de fiche d'inventaire tout en soulignant l'importance du thésaurus et suggéré de faire accompagner chaque oeuvre musicale par un dossier d'identification. «Il y a la nécessité de constituer des équipes chargées de recueillir ce patrimoine immatériel et c'est la rencontre avec les dépositaires de ce patrimoine musical qui permettra aux chercheurs d'établir ces fiches», a indiqué le spécialiste qui a souligné aussi l'importance de la diffusion de ce patrimoine qui est «le meilleur moyen de le sauvegarder». «L'ethnomusicologie ne doit pas s'appliquer seulement aux musiques anciennes mais aussi à des musiques actuelles telles que le rap et le raï», a ajouté l'intervenant. L'universitaire Abdelhamid Bourayou a, quant à lui, abordé la problématique de la sauvegarde des contes populaires mettant en exergue la richesse et la diversité de ces derniers et suggérant «pour une meilleure prise en charge, la création d'un institut» qui s'occuperait de ce genre ancestral. De son côté, le chercheur Fatiha Kara a présenté le travail qu'elle a réalisé sur le thème de la musique chaâbi, insistant sur l'importance de l'archivage des textes particulièrement ceux qui ne sont pas très connus. «Il serait intéressant de faire aussi l'inventaire des instruments utilisés dans la musique chaâbi ainsi que de la danse propre à ce genre musical, et appelée ‘hedi'», a-t-elle ajouté. Ont également été évoquées lors de cette journée les techniques d'archivage en anthropologie culturelle concernant notamment le tissage, le bijou et la coiffure. La synthèse des travaux a porté sur les critères de classification, la constitution de corpus, la formation de groupes de travail et l'enregistrement du patrimoine sur divers supports, à savoir photographique, filmographique, vidéographique et scriptographique.