Marc Antoine, né dans l'année 83 avant l'ère chrétienne et mort, à l'âge de 53 ans, en 30 av. J.-C., était particulièrement l'un des proches compagnons de Jules César, considéré parmi les plus grands chefs militaires de tous les temps. Les débuts d'un grand chef militaire Marc Antoine s'était distingué dès sa jeunesse par sa vaillance et ses qualités militaires dans les guerres que menait le Sénat romain contre les juifs. Il se lia, par la suite, avec les tribuns romains Curion et Clodius Pulcher, et ce fut le début de sa carrière militaire, lui le chef militaire aux qualités indéniables. Par la suite, il choisit de s'attacher au plus brillant général romain de l'époque (et de toute l'histoire romaine) le célèbre Jules César qui rêvait de surclasser dans l'art des conquêtes le fameux Alexandre le Grand, le héros macédonien et grec. De son côté, et poursuivant parallèlement sa carrière militaire, Marc Antoine se trouva élu en tant que tribun de la plèbe pour l'année -49. Avec un autre tribun (qui deviendra, quelques années plus tard, son rival et adversaire acharné), C. Cassius, il devait opposer son veto à l'ordonnance du Sénat romain à Jules César de licencier ses puissantes et fidèles légions à son retour des longues guerres en Europe, particulièrement. Ami intime du grand chef de guerre, Marc Antoine lui donne le conseil de marcher droit sur Rome après le passage du fleuve Rubicon. En transgressant l'interdit et en franchissant le Rubicon, Jules César aurait dit sa fameuse phrase: «Alea jacta est !» (le sort est jeté !) et rentra dans la grande capitale latine que la plupart des sénateurs avait précipitamment fuie. Aux côtés de César A cette époque-là, Marc Antoine commandait l'aile droite de l'armée césarienne, participant notamment à la bataille de Pharsale remportée par son ami César contre son ennemi juré, l'autre grand général romain, le Grand Pompée qui devait trouver une fin tragique à Alexandrie, sur les bords du Nil. César, devenu dictateur en -47, choisit Marc Antoine pour maître de cavalerie, et il avait en lui une confiance totale et estimait son courage et sa bravoure. Ils furent, d'ailleurs, tous deux nommés consuls dans l'année 44 avant Jésus-Christ. D'ailleurs, on raconte que Marc Antoine avait tenté, un jour de fête, de présenter un diadème à son maître Jules César, mais cette démarche imprudente n'avait fait que hâter la mort du dictateur romain par ses ennemis (parmi eux son fils adoptif, Titus Brutus). Après le meurtre de César (-44), donc, Marc Antoine avait lui-même prononcé son oraison funèbre et ameuté le peuple de Rome contre ses assassins, qui durent quitter rapidement la ville devant la grande agitation populaire provoquée par l'assassinat du maître de l'empire romain. Après leur rappel par le Sénat, qu'Antoine ne pouvait tolérer, ce dernier alla assiéger Brutus dans Mutina (Modène) l'année suivante. Sous l'influence du tribun Cicéron, le Sénat le déclara ennemi de l'Etat, et ordonna aux consuls Hirtius et Pansa de marcher contre lui et de le défaire. Mais les deux consuls trouvèrent la mort à cette occasion ; ils étaient accompagnés d'un neveu de César, Octave qui bénéficiait d'un imperium grâce à Cicéron et dont la responsabilité par rapport à ces deux décès est douteuse. Second triumvirat et défaite d'Actium Après cette défaite, Antoine se réfugie en Gaule auprès de Lépide alors gouverneur de la Narbonnaise. Grâce à ce dernier, Antoine put rencontrer le jeune Octave à Bologne. Cette rencontre aboutit à la formation du second triumvirat dont les premières actions sont les proscriptions de 43 (av. J.-C.), qui emplissent l'Italie d'exécutions sanglantes. Antoine exige la mort de Cicéron, qui l'avait violemment attaqué dans ses Philippiques. L'année suivante, Antoine suivi d'Octave, défait Brutus et Cassius dans la plaine de Philippes (Macédoine), et anéantit ainsi le parti républicain. Après l'assassinat de Jules César, les triumvirs se partagent ensuite l'empire romain : au cours de ce partage, Antoine obtient la Grèce et l'Asie. Pour sceller son alliance avec Octave, il épouse la sœur de celui-ci, Octavie, aussitôt après la mort de sa première femme, Fulvie. Mais bientôt, épris des charmes de Cléopâtre VII, il répudie Octavie pour la reine d'Egypte, et livre même à la princesse une partie des conquêtes romaines - Phénicie, Cilicie, Syrie, Judée, Chypre. Octave saisit cette occasion pour rompre son alliance avec Antoine, et le bat de façon décisive lors de la bataille navale d'Actium. Antoine est vaincu et forcé de fuir avec Cléopâtre : il se réfugie à Alexandrie, mais, se voyant près de tomber entre les mains du vainqueur, il se suicide peu avant l'entrée d'Octave dans Alexandrie en -30. Et pour terminer… Signalons, enfin, que Marc Antoine était marié avec la sœur d'Octave, appelé Octavie dont il eut deux filles, appelées toutes les deux Antonia. La plus âgée, Antonia Major, fut mariée à Lucius Domitius Ahenobarbus (qui monta sur le trône de Rome), et l'empereur Néron était leur petit-fils. La plus jeune, Antonia Minor, se maria avec Drusus, et l'empereur Claude Ier était leur fils Avec la reine d'Egypte, Cléopâtre, il eut trois enfants : les jumeaux Alexandre Hélios et Cléopâtre Séléné (qui épousa le roi de Mauritanie, Juba II et qui fut enterrée au Mausolée royal mauritanien près de Tipasa), nés en -40, et Ptolémée Philadelphe, né en -36. Leur demi-frère Ptolémée XV (Césarion), fils de César, fut tué par Octave à la mort de Marc Antoine et Cléopâtre en -30. Mais les trois enfants furent emmenés à Rome et élevés par Octavie, l'ex-épouse de Marc Antoine. Ses frères demeurèrent possiblement quelque temps avec elle, puis leur trace se perdit dans l'histoire.