Une fois de plus, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould-Kablia, n'a pas manqué l'occasion pour mettre en évidence sa politique visant à créer une «rupture avec le passé». Animant un point de presse, jeudi dernier, en marge de la cérémonie d'installation des walis nouvellement nommés, le successeur de Zerhouni n'a pas attendu les questions des journalistes pour donner une explication à l'importance du récent mouvement opéré par le président Bouteflika dans le corps des walis, et qui a touché, rappelons-le, pas moins de 40 wilayas. Pour M. Ould-Kablia, «ce large mouvement vise, avant tout, à donner du sang nouveau à la gestion des collectivités locales et à créer une rupture avec ce qui a été fait auparavant». Preuve en est, selon l'intervenant, «depuis 2004, l'Algérie n'a pas connu un mouvement dans le corps des walis qui a touché un nombre aussi important». Au passage, le ministre a rappelé que des changements partiels avaient eu lieu en 2006 et 2008. Ils étaient sous forme de mutations. Ainsi, dira-t-il, «plus de 90% des walis ont cumulé plus de cinq ans dans le même poste. Cette situation a engendré une sorte de laisser-aller et de lassitude manifestée par certains responsables en raison de la routine qui a envahi leur emploi du temps». Résumant la nouvelle feuille de route tracée aux walis par son département, M. Ould-Kablia a indiqué qu'elle vise, avant tout, «à mettre en place une administration rénovée avec de nouveaux modes d'organisation, tels que définis par les récents textes législatifs et réglementaires ou ceux qui sont projetés». Pour le ministre, «ce qui est attendu des walis, ce sont la compétence, l'engagement et le dynamisme», a-t-il dit avant d'ajouter que «le wali est également appelé à traiter avec la plus grande rigueur tous les problèmes ayant une incidence directe sur la vie des citoyens, dont l'accueil du citoyen par l'administration». Pour bien accentuer l'aspect de «rupture» avec le passé, mise en exergue quelques instants auparavant, le ministre de l'Intérieur a précisé que l'actuel mouvement dans le corps des walis a été accompagné d'un large remaniement opéré au sein du corps des walis délégués, des secrétaires généraux de wilaya, des directeurs de la réglementation et des affaires générales (DRAG) ainsi que les directeurs de l'administration locale (DAL) et les chefs de daïra. «Cette nouvelle dynamique injectée dans les veines des administrations des collectivités locales, a poursuivi M. Ould-Kablia, sera d'un grand apport pour la concrétisation du nouveau programme du président de la République (2010/2014), dans la mesure où la tranche d'âge des nouveaux promus à ces postes varie entre 35 et 40 ans». C'est ce nouveau souffle qui permettra la création d'une «vision nouvelle» de l'administration algérienne. Ainsi, selon les chiffres avancés par le ministre de l'Intérieur, ce mouvement a concerné 28 walis mutés, 12 nouvellement nommés, 8 maintenus dans leurs wilayas respectives, 7 cadres promus walis délégués, 33 secrétaires généraux de wilaya, dont 10 nouvellement promus, l'ensemble des DRAG et DAL, avec deux nouvelles promotions, 215 chefs de daïras mutés, dont 35 nouvellement promus. Cette équipe, selon le ministre, «peut au départ ne pas paraître homogène, parce que ces cadres viennent d'horizons divers, mais devront très rapidement se connaître, harmoniser leurs actions et coordonner leurs efforts pour avancer très rapidement». A une question sur les raisons de la non-promotion de femmes walis à l'exception d'un seul cas, M. Ould Kablia a dit : «Pour le moment, nous n'avons pas de femmes qui ont les qualifications requises pour assumer la mission de wali. Peut-être qu'à l'avenir, il y aura des femmes walis, d'autant plus que 78% des étudiants de l'École nationale d'Aadministration sont des filles», a-t-il dit.