Ce festival qui est devenu, après seulement trois années, un rendez-vous incontournable de la BD, accueille cette année, pas moins d'une centaine d'artistes, venus d'une quarantaine de pays étrangers. Les auteurs algériens, présents en nombre attendaient, quant à eux, l'ouverture de la manifestation avec une impatience non feinte, afin de pouvoir rencontrer leurs pairs et échanger avec eux toutes sortes d'idées et d'expériences. Le rendez-vous de cette année, qui se tient comme à l'accoutumée sur l'Esplanade de Riadh El Feth, regroupe cinq expositions à savoir, «Haroun. Grands desseins dans des petits dessins», «Palestine. Les auteurs de BD témoignent», «La BD suisse. Un sommet d'images», «USA. Expressions diverses» et «Tahya El Djazaïr». Concernant l'exposition de Haroun, elle se veut une sorte de reconnaissance pour le talent de celui qui est considéré, à juste titre, comme le chef de file de bande dessinée algérienne, et père du personnage de M'Quidech, auquel il donna naissance e,n 1967. L'espace réunit une soixantaine de planches dont celles reprenant en images le Fils du pauvre, roman de Mouloud Feraoun. L'exposition dédiée à la Palestine est consécration du combat de ce peuple contre l'occupant sioniste. Les œuvres réalisées par Joe Sacco, Maximilien Le Roy, Mahmoud Abu snour et Amal Kaawash Ziad expriment toutes l'engagement de cette nation arabe dans la lutte pour la liberté. Invitée d'honneur de ce troisième rendez-vous du 9e art, la Suisse ne pouvait que disposer, elle aussi d'un espace dans lequel elle pourrait afficher tout le talent et la dextérité de ses auteurs et artistes. Aussi, à travers «La BD suisse. Un sommet d'images», le pays helvète réunit neuf dessinateurs et une dessinatrice et donne à voir un florilège d'oeuvres loin de laisser indifférent. Cela pourrait ressembler à un espace purement algérien, dans lequel on relèverait le nationalisme de ces auteurs mais il n'en est rien puisque Tahya El Djazaïr regroupe les œuvres d'Alexandre Daniel et Laurent Galandon, deux bédéistes français, dans lesquelles ils évoquent la Guerre de libération nationale. Enfin, dans «USA.Expressions diverses», c'est un minipanorama de la bande dessinée version Oncle Sam et comprenant les planches de Native, Brandon Jerwa et Josh Neufeld qui est donné à voir. A noter la cérémonie d'ouverture s'est achevée par la remise de prix. Le prix d'honneur est ainsi allé à Ahmed Haroun, le prix «Sid-Ali Melouah» a récompensé le talent de Redhouane Assari, enfin, le bédéiste belge Etienne Shroeder a été récipiendaire du prix spécial FIBDA. Il faut noter qu'outre les expositions, le 3e FIBDA propose des ateliers, des conférences sur les thèmes «La BD peut-elle être thérapeutique?», «La BD: Les éditeurs face aux exigences du public et des auteurs», «Les conflits du Moyen-Orient en BD» et «L'adaptation de romans en BD». Nous y reviendrons.