Après Annaba et Djelfa, c'est au tour du chef-lieu de la wilaya de Mascara de connaître une grave affaire où les propres responsables de la mouhafadha (d'ailleurs fermée aux militants de la base) ont livré à la rue et sur un plateau brûlant le Dr Medjahed Mohamed, représentant personnel du secrétaire général du Front de libération nationale, qui avait été dépêché pour s'enquérir des avancements des travaux sur le renouvellement des kasmates. Prévu pour se tenir au sein de la fameuse mouhafadha, le Dr Medjahed Mohamed, esseulé sera pris à partie par un nombre non négligeable de militants qui ont dénoncé, preuves à l'appui les dépassements du fameux mouhafedh et où des revendications écrites seront remises au moucharef (le représentant), à l'exemple des kasmates de Oued El Abtal, Ghriss, El-Keurt…Voici le récit de ce déclin qui bouleverse l'échiquier politique. Qui est responsable ? Une idéologie dépasssée ? La concurrence de la base militante ? Ou les propres dirigeants du parti qui provoquent le pourrissement ? D'occasions manquées en espoirs trahis, la base demande une commission d'enquête sur la question des irrégularités constatées par les différentes kasmates. Pour rappel, des personnes non résidentes dans leurs communes respectives se sont vu imposer de force dans des kasmates par les impostures du mouhafedh. Des militants et cadres rencontrés à la maison de la presse, en ce samedi, attirent l'attention du secrétaire général sur le non fondé des rapports transmis par son représentant, en l'occurrence le mouhafedh sur les activités du Front au niveau local et extra-local. Déclin conjoncturel ou irréversible ? «Irréversible», estime un cadre du parti, qui compare les propres dirigeants du parti à une sclérose grandissante, où il est sans doute trop tard pour espérer renverser le courant, admet un oppositionnel au mouhafedh, qui tente pourtant encore de combattre de l'intérieur ce qu'il nomme «la politique rurale de l'appareil du parti.» Pis encore, la mouhafadha connaît des péripéties pénibles dans son activité. Les symptômes ne trompent pas sur la gravité de la consomption qui mine le Front de libération nationale au niveau de la wilaya de Mascara,et ce,depuis l'intronisation du locataire de la rue du 1er Novembre, siège de la mouhafadha. Fermée aux militants et à la base, ce fut la première fracture pour cette majorité silencieuse, qui ne veut plus adhérer au concept de dictature d'une politique rurale basée sur la division et les coups bas fomentés à distance par ceux qui se proclament élus par le peuple. Des militants outrés en ce vendredi 15, qui se sont regroupés devant une mouhafadha aux guichets fermés où le mouhafedh s'est enveloppé de formidables inerties et il s'avère donc dur d'abandonner le pouvoir et ses prébendes à des fins mercantilistes pour se servir avant tout. Ainsi encore, on assiste depuis 20O5, année de cette «crétinisation» de l'appareil du parti du Front de libération nationale au niveau de la wilaya de Mascara, à l'expression de phénomènes tribaux et claniques qui ont défiguré le parti unique et ont bloqué la montée d'un sang militant neuf et juvénile. Reste à la base d'imposer le changement et l'exercice démocratique réel, choses qui ne s'octroient pas mais s'arrachent, pour faire du front le parti de la plus grande masse. Pour conclure, les militants se sont étonnés du pourquoi de cette réunion préparée à la hâte et le pourquoi de ces servilités douteuses de ceux qui tournent autour du pot ? Enfin le caractère montagnard et non organisé de cette prise en charge, vu le blocage régnant et le coup monté contre le représentant du secrétaire général du parti,en l'occurrence le Dr Medjahed Mohamed, par celui qui était chargé de le festoyer, fait que tout le monde est perdant.