? Des membres de l'ethnie malinke ont déclenché des émeutes dans quatre villes de la Guinée, faisant au moins un mort et saccageant les établissements appartenant à l'ethnie rivale des Peuls. La violence avait tout d'abord éclaté dans la capitale, Conakry, après un nouveau report — la fin de semaine dernière — du deuxième tour des élections présidentielles. Les deux candidats toujours en lice appartiennent aux deux plus importants groupes ethniques du pays. Au moins une personne avait été tuée et 62 autres blessées à Conakry. Dans le village de Siguiri, dans le nord du pays, un homme a été tué par des Malinkes armés de machettes, a affirmé à l'Associated Press un membre de sa famille. La radio locale ajoute que des établissements peuls ont été vandalisés par des Malinkes au cours du week-end dans les villages de Siguiri, Kankan, N'Zerekore et Kissidougou. Le directeur électoral de la Guinée, Siaka Toumani Sangare, avait annoncé, vendredi, que le deuxième tour des présidentielles n'aurait pas lieu, dimanche, comme prévu, sans toutefois préciser quand le scrutin serait organisé. La Guinée n'a jamais librement élu son gouvernement depuis que le pays a obtenu l'indépendance de la France, en 1958. Le candidat présidentiel, Cellou Dalein Diallo, est un Peul. Les Peuls, même s'ils représentent le plus important groupe ethnique du pays, n'ont jamais détenu la présidence. Son rival, Alpha Conde, est un Malinke — un groupe lourdement représenté au sein de l'armée et de la junte militaire qui aurait ordonné le massacre de militants prodémocratie en septembre 2008. Lors des manifestations à Conakry la semaine dernière, les forces de l'ordre ont ouvert le feu à bout portant contre les manifestants, selon les Nations unies. Un garçonnet de sept ans est toujours dans le coma après avoir été touché à la tête.