, Le champ médiatique de la chaîne de télévision qatarie se rétrécit suite à la cascade de retraits d'accréditation de ses journalistes dans différents pays. Dans ce sens, les autorités koweitiennes ont pris la décision, hier, de fermer le bureau d'Al Jazeera au Koweït et d'annuler les accréditations de ses journalistes. Cette décision a été prise après qu'Al Jazeera a pris attache avec un député de l'opposition, malgré les mises en garde du gouvernement koweitien. Le non-respect de ces consignes est perçu par les autorités koweitiennes comme une volonté délibérée des responsables de ce média qatari à entretenir la tension qui prévaut actuellement dans la scène politique locale. En d'autres termes, le Koweït accuse Al Jazeera de s'ingérer dans les affaires internes du pays. D'ailleurs, le ministère koweitien de l'Information a été clair dans sa déclaration en affirmant que cette chaîne, basée à Doha, «n'a pas tenu compte d'avertissements lui demandant de ne pas couvrir les derniers événements politiques dans le pays». C'était un pas qu'il ne fallait pas franchir pour une chaîne qui a souvent confondu entre information et désinformation et entre liberté d'expression et immixtion dans des affaires internes des pays. Concernant le Koweït, Al-Jazeera avait diffusé des images la semaine dernière faisant croire que le rassemblement qui a été organisé par des députés de l'opposition et des militants revendiquant plus de liberté politique a été sauvagement réprimé faisant même des blessés parmi les protestataires. Une manœuvre qui renseigne, on ne peut mieux, sur le travail de la désinformation qu'entreprend cette chaîne de télévision qui n'a pas usurpé son titre de chaîne de la discorde. En tout cas, c'est la deuxième fois que le Koweït ferme le bureau de cette chaîne. En novembre 2002, pendant la préparation de l'invasion de l'Irak, les responsables koweitiens ont retiré l'accréditation à cette chaîne l'accusant à l'époque d'avoir une position hostile envers le Koweït. Et ce n'est qu'en mai 2005 qu'Al Jazeera a eu l'autorisation de rouvrir son bureau. Avec cette fermeture de bureau, c'est la deuxième déconvenue qu'enregistre cette chaîne en moins de deux mois. En effet, à la fin du mois d'octobre dernier, le Maroc a signifié à la chaîne qatarie qu'elle est persona non grata sur son territoire. Les autorités marocaines ont jugé tendancieux le traitement que réserve Al Jazeera sur tout ce qui touche à l'actualité marocaine. Ce qui a amené le ministère marocain de la Communication à suspendre toutes les activités d'Al Jazeera au Maroc et de procéder au retrait des accréditations de ses journalistes. Selon Khalid Naciri, ministre marocain de la Communication, Al Jazeera fait abstraction de la déontologie journalistique quant il s'agit de traiter des sujets liés aux affaires marocaines, ce qui «a sérieusement altéré l'image du Maroc et porté manifestement préjudice à ses intérêts supérieurs». Il y a lieu, aussi, de noter que les autorités marocaines ne sont pas à leur première brouille avec cette même chaîne. En 2008, cette dernière avait été suspendue par les autorités marocaines suite à la couverture des manifestations sociales de Sidi Ifni jugée «tendancieuse». Dans un autre contexte, Al Jazeera a été toujours perçue comme l'espace médiatique de prédilection du terrorisme. La preuve est que les informations concernant Al Qaida ne sont véhiculées que par ce média. Aucune autre chaîne n'a tant de facilité à récolter une information d'ordre sécuritaire. Et c'est ce monopole d'information «islamiste» qui trahit l'accointance de cette chaîne avec les groupes terroristes et leurs ramifications. Depuis sa naissance, le tapis rouge a été déroulé pour les terroristes invités aux tables rondes pour faire l'apologie du terrorisme au nom de la liberté d'expression, ce qui fait de cette chaîne le service de communication par excellence d'Al Qaïda. Mieux encore, le fait qu'elle ne soit pas inquiétée pour son travail subversif ébauche la réponse à une question souvent posée : qui est derrière qui ?