Un accroissement des tensions est à craindre en Côte d'Ivoire, où Alassane Ouattara a annoncé, lundi, qu'il marcherait en compagnie de ses partisans sur les bâtiments publics et la télévision d'Etat demain pour tenter d'en prendre le contrôle. De son côté, l'Union européenne a décidé d'adopter sans délai des sanctions contre le Président sortant, Laurent Gbagbo, et ceux qui s'opposent à une transition pacifique du pouvoir. La victoire d'Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle a été reconnue par la communauté internationale mais Laurent Gbagbo a rejeté les appels des Etats-Unis, de l'UE, de la France, et de l'Union européenne à démissionner. Tous deux ont prêté serment et formé des gouvernements la semaine dernière. Après avoir mis en place son administration dans un hôtel d'Abidjan, Alassane Ouattara a fait monter les enjeux en déclarant que ses partisans et lui-même marcheraient jeudi sur les bâtiments publics et la télévision d'Etat pour tenter d'en prendre le contrôle. Guillaume Soro, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, a déclaré que son camp irait demain au siège de la télévision pour y installer son nouveau patron de chaîne. Chef du gouvernement sous la présidence de Gbagbo, Guillaume Soro a, depuis, démissionné en signe de protestation. Il a, également, souligné qu'un Conseil des ministres se tiendrait, vendredi, dans les bureaux du premier ministre. Tant le siège de la télévision que les bâtiments publics sont actuellement occupés par des responsables fidèles à Laurent Gbagbo, et étroitement gardés par les forces du Président sortant. Guillaume Soro n'a pas dit ce que feraient les partisans d'Alassane Ouattara en cas de résistance, ni si le mouvement des Forces nouvelles, qui soutient Ouattara, y prendrait part.