, M. Khanafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, a confirmé que les cadres de son ministère qui devaient participer, fin novembre, à une réunion à Paris l'ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) n'ont pu effectuer leur déplacement faute de visas, non délivrés par le consulat de France. Nous n'avons ce problème qu'avec le consulat de France à Alger, alors que pour les demandes de visas pour les différentes missions que nous effectuons en Espagne ou en Italie, cela ne dure que trois jours, a expliqué le ministre, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Mais, précise M. Khanafou, l'Algérie était présente à la réunion de l'ICAAT à travers notre représentation diplomatique à Paris. Le quota annuel de pêche de thon rouge donné à l'Algérie qui devait être 618 tonnes est passé à 138 tonnes, amputé donc de 418 tonnes, à la demande des Libyens qui ont prétendu que l'Algérie ne pouvait pas pêcher les 618 tonnes. «C'est cela la fraternité arabe», déplore le ministre. Un recours a été introduit et il y a un délai de six mois pour qu'on nous réponde, a ajouté M. Khanafou. Il a fait observer que l'ICCAT existe pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, car les ressources diminuent et les ONG, dit-il, font pression pour que les quotas annuels à pêcher diminuent. Ils sont passés de 29 500 tonnes à 13 500 tonnes puis 12 900 en trois ans. Pour M. Khanafou, il n'y a pas lieu de dramatiser. Le thon n'intéresse qu'une poignée de personnes qui vont récolter les dividendes. Selon lui, même en pêchant les 618 tonnes de thon rouge – qui iront à l'exportation, fait-il remarquer –, l'Etat n'aurait reçu que 7 milliards de centimes en taxes que les armateurs versent au Trésor public. Or, on risque de ne pas pouvoir pêcher tout le quota. Le ministre constate qu'il y a «une campagne médiatique menée à des fins que nous ne comprenons pas». L'Etat a accordé des subventions de l'ordre de 60% pour l'acquisition de thoniers, rappelle-t-il, mais les bénéficiaires n'ont pas équipé leurs bateaux pour la pêche du thon. En 2010, nous allons demander des comptes à ceux qui ont bénéficié des subventions et qui n'ont pas pêché le thon. Des dossiers seront introduits en justice contre ceux qui ne participent pas à la campagne du thon. Sur 15 thoniers, fait-il observer, 11 ont été subventionnés par l'Etat, dont 5 ont eu des affaires de justice en 2009. Le ministre est revenu sur le projet de développement de la filière de l'aquaculture pour laquelle, dit-il, des moyens considérables sont consacrés, la loi de finances a exonéré de TVA les produits destinés à l'aquaculture. D'autre part, 30 millions d'alevins sont produits en Algérie pour ensemencer les plans d'eau, ajoute-t-il en faisant remarquer que le seul problème est celui des ressources hydriques. Il y a un effort de vulgarisation grâce aux fermes pilotes aquacoles. Il n'y a pas d'autre solution que l'aquaculture, explique-t-il en rappelant qu'avec un stock de pêche limité à 220 000 tonnes, on arrive juste à 7kg/an/hab. M. Khanafou a confirmé la volonté de son ministère de prendre en gestion les ports de pêche qui sont dans un état lamentable, constate-t-il. Quant à la sardine, si son prix s'envole parfois, c'est à cause de la loi de l'offre et de la demande, dit-il. Il estime que celle-ci est en hausse, parce que les moyens frigorifiques qui permettent de la transporter partout dans le pays ont été créés grâce à l'Etat qui a permis ces investissements.