Le refus de visa pour les négociateurs algériens qui devaient prendre part à la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat) qui s'est tenue à Paris, a fait réagir, ce matin, le ministre de la Pêche. Ce dernier insiste : l'absence de l'Algérie à cette réunion est due au refus de visa par le consulat de France. «Nous n'avons ce problème qu'avec le consulat de France», a-t-il dit. Abdellah Khanafou a indiqué que les négociateurs algériens n'ont pas pris part à la réunion de l'Iccat à Paris, faute de visa. «Notre intention était d'être présent à cette réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat). Il se trouve que, malheureusement, nous ne rencontrons ce problème qu'avec le consulat de France. D'habitude, nous déposons nos demandes de visas pour les différentes missions que nous avons en Espagne et en Italie et cela ne prenait que trois jours», a-t-il souligné. Toutefois, M. Khanafou a indiqué que l'Algérie était présente à cette réunion par le biais de notre représentation diplomatique, à laquelle il a été demandé d'introduire un recours et de formuler des réserves sur les deux P.-V. des réunions. «Jusqu'à présent, nous n'avons aucune réponse suite à notre recours, mais nous avons encore six mois. Nous avons introduit le recours par principe», a-t-il fait savoir. L'absence des négociateurs algériens à la réunion de l'Iccat a eu pour conséquence la perte par l'Algérie d'une grande partie du quota annuel de pêche du thon rouge. Ainsi, selon le ministre, qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, l'Algérie perd les taxes que les armateurs versent au Trésor public. «Cela n'aurait pas dépassé, si nous avions pêché les 618 tonnes, les sept milliards de centimes. On en a fait un problème qui n'en est pas un. Ce ne sont pas les ressources du pays qui sont dilapidées. C'est une campagne médiatique qui est menée à des fins que nous ne comprenons pas. Est-ce que le thon intéresse le citoyen algérien ? Même si nous avions pêché tout le quota de thon, il aurait été destiné à l'exportation», a souligné M. Khanafou. Concernant le quota qui a été attribué à l'Algérie, le ministre a affirmé qu'il sera pêché avec des bateaux financés dans le cadre d'un plan de relance et de soutien. Le premier responsable du secteur a tout de même reconnu l'existence de difficultés pour pêcher tout le quota qui a été attribué à notre pays. Pour cette année, le ministre a indiqué que son département est en train de préparer la campagne. «On essaiera de participer, mais il y a des difficultés... L'Etat a accordé des subventions de l'ordre de 60% pour l'acquisition de thoniers, mais certains n'ont pas acquis l'équipement nécessaire pour la pêche du thon. Nous allons demander des comptes à ceux qui ont bénéficié de ces subventions. Cette année, nous avons quinze thoniers, dont onze subventionnés par l'Etat. En 2009, parmi les onze, cinq avaient des affaires en justice. Ils sont toujours sur la liste des bateaux susceptibles d'être engagés. Si la justice se prononce en leur faveur, ils seront les bienvenus.» «Qu'est-ce que vous voulez, c'est la fraternité arabe» Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a accusé la Libye d'avoir informé la commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique de l'incapacité de l'Algérie à pêcher son quota de thon rouge et ce faute de moyens. «Notre quota devait être de 616 tonnes, nous avons été amputés de 418 tonnes à la demande des Libyens qui ont dit que nous n'avons pas les moyens de le pêcher. Quatre pays se sont partagé ces 418 tonnes. Qu'est ce que vous voulez, c'est la fraternité arabe», a-t-il dit. Sardine : le prix «obéit à la loi de l'offre et de la demande» «J'ai toujours dit que la sardine et tous les produits de la pêche obéissent à la loi de l'offre et de la demande. Ce n'est pas pour autant que la production a diminué. Il ne faut pas oublier que l'Etat, dans les différents plans qu'il a lancés, a permis aux gens d'acquérir des camions frigorifiques, et ainsi la sardine arrive jusqu'à Adrar et Béchar. La demande est trop forte. Ce n'est pas la production qui a baissé, quoique dans une petite proportion, elle ait baissé, notamment s'agissant du poisson blanc. Le prix obéit à la loi de l'offre et de la demande, je ne peux vous en dire davantage», a souligné le ministre. Ports : «Dans un état lamentable» «Les ports sont dans un état lamentable» estime M. Khanafou. Selon lui, ils ne peuvent se développer «que si celui qui gère la ressource en amont et en aval prenne en charge la gestion de ces ports». «C'est ce que nous essayons de faire, nous avons introduit un dossier auprès du gouvernement. Nous attendons les orientations du Premier ministre. Lors de l'audience que m'a accordée le président de la République, je lui ai exposé ce problème», a-t-il dit.