Le Conseil des ministres en a ainsi décidé, hier, la levée de l'état d'urgence selon le porte-parole du gouvernement, M. Suphachai Jaismut, estimant que les récents rassemblements politiques étaient symboliques et plus paisibles. L'état d'urgence a été décrété, pour rappel, le sept avril dernier, à Bangkok ainsi que dans d'autres villes et localités de Thaïlande afin de faire face aux manifestations antigouvernementales des chemises rouges. Levé progressivement dans le pays, depuis, excepté dans la capitale et ses environs, qui, dès aujourd'hui, verront la levée de l'état d'urgence. A ce propos, Suphachai Jaismut a, par ailleurs, précisé que «c'est la loi de sécurité intérieure» qui «sera appliquée au lieu de l'état d'urgence». Il est à noter que sept mois après la fin de la crise qui a fait plus de 90 morts et 1 900 blessés entre le 14 mars et le 19 mai et près plus d'un mois d'occupation du centre de Bangkok par les chemises rouges, pour rappel, les militaires avaient fini par briser les barricades et instaurer l‘état d'urgence. Aussi, la nouvelle leader du mouvement, Thida Thavornseth, a même appelé les opposants à se rassembler tous les 10 et 19 du mois pour commémorer les deux assauts de l'armée, les 10 avril et 19 mai, qui avaient fait 90 morts et plus de 1 900 blessés. Par ailleurs, dès la levée de l'état d'urgence, le gouvernement conservera des pouvoirs extraordinaires dans le cadre de la loi de sécurité intérieure, qui a été qualifiée par le Premier ministre thaïlandais de «loi sécuritaire normale» qui a été instaurée en 2008,. Celle-ci permet des gardes à vue allant jusqu'à sept jours et d'imposer le couvre-feu ainsi que des restrictions sur la liberté de mouvement dans des situations jugées dangereuses pour la sécurité du pays. Ceci étant, pour le porte-parole du gouvernement thaïlandais, les rassemblements politiques récents «étaient plus symboliques» et les «chemises rouges» ont «également appris leur leçon après s'être appuyées sur la violence», a estimé M. Jaismut, Par ailleurs, le gouvernement se tient prêt à «réinstaurer» l'état d'urgence «si nécessaire», a précisé Panitan Wattanayagorn, responsable au gouvernement. De son côté, Sunai Phasuk, de l'ONG Human Rights Watch, tout en saluant la décision du gouvernement thaïlandais de la levée de l'état d'urgence, a rappelé qu'elle était «attendue depuis longtemps».