, Les responsables de cette Coopérative agricole de service (CAS), créée en 1989 en application du décret 170/88 du 13/09/88, ne s'attendaient certainement pas à vivre une mésaventure qui risque de tourner au drame pour les familles des 420 fellahs qui attendent avec impatience le dénouement de cette affaire. Le 18 janvier1993, il y a eu un changement de conseil de gérance et la nomination d'un nouveau gérant, et le paiement du patrimoine fut entamé le 17 janvier 1993 et totalement réglé en févier 1994. Jusque-là, rien d'anormal. Cependant, les responsables de cette CAS furent surpris d'apprendre qu'un groupe de personnes ont constitué une autre coopérative agricole illégale d'exploitation des terres des Domaines en application du décret 7/88 et 19/87 du 8/12/87 en s'appropriant des biens de la CAS, déjà existante. Effectivement, il y a là quelque chose d'anormale : comment les services de la DSA (Direction des services agricoles), l'administration la plus concernée, pouvaient-ils ignorer l'existence de la coopérative agricole de service, créée en toute légalité avec acte notarial publié et enregistré aux Domaines ? Les ennuis des responsables de la CAS prennent une autre tournure. Poursuivis en justice en 1994 par les nouveaux acquéreurs, ils se voient notifier un ordre d'expulsion des lieux. Depuis cette date, la justice n'arrive pas à trancher, et ce, malgré la décision de la Cour suprême qui a signifié un rejet de l'appel de l'autre partie. Un dernier jugement du 23 décembre 2009 est prononcé en faveur des propriétaires de la CAS, mais là encore, la durée d'application (2 ans) n'a pas été prise en compte et cette affaire reste pendante. Faut-il rappeler que cette coopérative est fermée depuis 1997 et que depuis plus de 12 ans, un matériel et des équipements sont laissés à l'abandon à ce jour ? Il y a lieu d'abord d'exiger des explications à la DSA sur l'existence de deux coopératives pour l'exploitation de la même assiette agricole. Comprend qui peut à cette situation. Selon le responsable mandaté par la CAS, la DSA a dernièrement refusé d'accuser réception d'une requête qui lui a été adressée par le collectif des fellahs qui se dit outré par ces manigances. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, ces fellahs menacent de dévoiler les dessous de cette affaire pour qu'on puisse signifier aux uns et autres leurs droits et obligations. En attendant le dénouement de cette affaire, les fellahs affiliés à cette coopérative restent inquiets. Il est à signaler qu'un homme de 80 ans, ancien moudjahid, qui souffre d'hypertension et de diabète, qui occupe légalement les lieux avec un bail de location a été expulsé illégalement. Une enquête des services concernés est plus que nécessaire.