Le but est de priver de liquidités le président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, qui refuse de lui céder son fauteuil, comme le demande la majorité de la communauté internationale au vu du résultat de l'élection présidentielle du 28 novembre. L'impact potentiel de l'appel d'Alassane Ouattara, reconnu par les Nations unies comme le vainqueur du scrutin présidentiel, est difficile à quantifier étant donné que son rival contrôle les voies d'acheminement du cacao vers les ports. Alassane Ouattara, installé dans un hôtel d'Abidjan gardé par des forces de l'Onu, a prévenu que quiconque violerait l'embargo s'exposerait à des sanctions. Cependant à Bruxelles, une porte-parole de Catherine Ashton, représentante de la diplomatie européenne, a déclaré qu'il était improbable que l'Union européenne, qui a adopté des sanctions contre Laurent Gbagbo, impose aussi un embargo sur le cacao ivoirien en raison de l'impact sur la population. «Un embargo commercial est une option, mais il est peu probable en raison de l'impact potentiel. Ce n'est pas une option immédiate», a dit Maja Kocijancic à la presse. En revanche, à Abidjan, le géant de l'agroalimentaire Cargill a annoncé la suspension des achats de cacao ivoirien par sa filiale ivoirienne. «Nous avons arrêté les achats ce matin pour une période indéterminée. Il s'agit d'une décision de la direction», a déclaré à Reuters un responsable de l'entreprise. Cargill achète environ 15 % de la production de cacao de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial. En Côte d'Ivoire, on ne relevait, néanmoins, lundi aucun signe d'arrêt des exportations. Un important négociant européen en cacao explique cependant que les principaux opérateurs ont, par prudence, acheté d'importantes quantités de cacao.