Il a fallu l'insoutenable dans l'horreur atteint mardi à Ghaza avec le carnage, froidement exécuté par l'aviation israélienne, d'une cinquantaine de civils, hommes, femmes et enfants, réfugiés dans deux écoles appartenant à l'UNRWA, organisation humanitaire sous bannière onusienne, pour que s'exercent enfin sur l'Etat sioniste agresseur des pressions internationales moins laxistes que celles auxquelles il avait été soumis jusque-là. Pour autant, malgré l'indignation et les condamnations universelles que leur forfait innommable a provoquées, les dirigeants d'Israël refusent de stopper l'agression. Ils ont tout au plus annoncé que leur armée suspendra trois heures par jour son déluge de fer et de feu sur les agglomérations de la bande de Ghaza et qu'ils autoriseront l'ouverture de couloirs humanitaires pour l'approvisionnement de la population de celle-ci. Dérisoires et cyniques annonces que les milieux pro-israéliens ont aussitôt érigées en «concessions» d'importance à mettre au crédit de l'Etat sioniste et de preuve de sa volonté de respecter les principes humanitaires dans sa «confrontation avec les organisations terroristes palestiniennes». Ce qu'ils veulent accréditer en somme, c'est que le carnage perpétré dans les écoles de l'ONU n'a pas été intentionnel et que les autorités et l'armée sionistes sont soucieuses de préserver la population civile de la bande de Ghaza. Rien n'est plus faux car tant que l'agression se poursuivra, elle visera à terroriser cette population et à faire le plus de victimes parmi elle. Les deux ou trois heures de répit dans la journée que l'Etat hébreu a par «humanité» accordées à cette population encerclée sont destinées à justifier les massacres qui vont se poursuivre. Par l'argument que leurs victimes sont forcément des «terroristes», puisque les civils mettent à profit ce moment de répit pour se mettre à l'abri. Et que dire de cette «générosité» israélienne consistant à permettre l'approvisionnement d'une population dont la poursuite du massacre est programmée ? Israël a en fait, avec son cynisme coutumier, essayé d'opposer un «coupe-feu» à la montée de l'indignation internationale que suscite la barbarie de son agression. Si la communauté internationale désapprouve sans ambiguïté ce qui se passe à Ghaza, elle ne doit pas se contenter de la part d'Israël de ce qui n'est rien d'autre qu'une opération de dédouanement de son crime de guerre et contre l'humanité. L'exigence primordiale et sans détours que cette communauté internationale doit fermement formuler est l'arrêt immédiat, sans condition, de l'agression israélienne. Toute autre démarche de sa part ne fera que permettre à l'Etat sioniste agresseur d'avoir le temps indispensable à la concrétisation des objectifs qu'il a assignés à sa criminelle et sanguinaire opération de guerre contre la population palestinienne de Ghaza.