La trêve hivernale n'aura pas été de tout repos pour le SCM. Ne pensez surtout pas à des tractations inhérentes au mercato d'hiver. En fait, le club vient de connaître un séisme d'une magnitude considérable. Tout a commencé par la grève des joueurs qui, impayés, ont décidé tout simplement de boycotter la compétition, ce qui a valu une élimination précoce en coupe d'Algérie (1-2 face au MB Hassasna) et une défaite en championnat, la plus lourde cette saison (0-3 face à l'IRB Sougueur). Cette situation a eu pour première conséquence le départ de l'entraîneur Youcefi Kadda, qui n'a pas mâché ses mots, allant jusqu'à faire endosser la défaite face à Sougueur à un de ses éléments. Face à ces problèmes, les supporters sont montés au créneau, exigeant des solutions concrètes et rapides. Fragilisé par le manque d'argent, le président Kedidir Khaled, et comme il fallait s'y attendre, a démissionné, arguant que sa décision est liée au fait qu'il ne peut faire face tout seul aux problèmes financiers. Il faut dire que l'argent des sponsors a tardé à venir, le club étant sous perfusion et fonctionnant grâce à des aides des bailleurs de fonds, sans oublier l'apport insuffisant de l'APC. L'onde de choc a été provoquée par cette subvention qui a servi à régler deux créanciers du club, ce qui a déplu aux fans. Le P/APC et le désormais ex-président Kedidir ont expliqué qu'il s'agit de dettes contractées et sans lesquelles, selon eux, le SCM n'aurait jamais démarré. Les proches du club sont unanimes à ce sujet : « Nous ne sommes pas contre le règlement des dettes et nous remercions tous ceux qui ont aidé le club dans les moments difficiles. Seulement, la priorité doit être accordée aux joueurs, d'autant que ces derniers se sont montrés patients ». S'en est suivi un véritable parcours du combattant puisqu'une frange d'amoureux du club se dirigèrent directement chez le P/APC, le chef de la daïra, le P/APW et le wali afin de sauver leur équipe qui était au bord du précipice. Les autorités se sont montrées attentives aux doléances de ces inconditionnels, et c'est sur instruction du wali qu'une assemblée extraordinaire et élective fut organisée le 9 janvier dernier. La salle Frantz Fanon s'est avérée trop exiguë pour contenir la foule des supporteurs soucieux de l'avenir du club. Aux termes de ses travaux, l'assemblée a élu un comité présidé par Hadj Zidoune (ASC) et Chadli Rabah pour la section football. Dans sa première et brève allocution, le néo-président s'est engagé à régulariser les joueurs en ce qui concerne la première tranche, tout en promettant de faire de son mieux pour que l'équipe se classe parmi les 5 premières, ce qui a déclenché les ovations de l'assistance. Le nouveau bureau n'aura pas la tâche facile puisque, outre le problème des joueurs, il aura à engager un entraîneur au profil qui réponde aux objectifs. Le président Zidoune a déclaré en substance : «Avant d'être président, je suis d'abord un supporter de ce club et je ferai tout pour ramener la sérénité au sein du groupe afin que l'équipe reparte du bon pied». Le mercato d'hiver n'aura pas profité au Sporting en raison de ces problèmes qui se sont répercutés négativement sur sa préparation. Nonobstant cette situation, l'équipe est entrée en stage lundi et a élu domicile à l'auberge de Nâama, qui offre un cadre et des commodités enviables. L'on ne sait pas encore si ce stage sera suffisant aux camarades de Benslimane pour qu'ils retrouvent leur vitesse de croisière, après tant de remous et surtout une « coupure » qui aura duré près de quinze jours. La phase retour s'annonce rude et aléatoire puisque le Sporting aura à se déplacer dix fois, et même les matches à domicile ne seront pas faciles à gérer. Les Mechraouis sont donc avertis, et le premier objectif sera sans contexte d'assurer le maintien, avant de prétendre à autre chose.