Quelque 337,9 kg de kif traité ont été saisis entre le 8 et le 24 janvier sur le littoral ouest, notamment à Aïn Témouchent, Oran et Mostaganem, selon le commandement de la Gendarmerie nationale. Un communiqué rendu public hier précise que 134 kg de cette substance ont été saisis en l'espace de deux journées seulement (du 22 au 24 janvier derniers) à Aïn Témouchent par les gendarmes relevant des brigades de Aïn Tolba, Ouled Boudjemaa, Terga et Bouzedjar. La quantité de drogue, poursuit la même source, a été rejetée par la mer au niveau des plages de Sidi Ali, Sassel, Dos de chameau et Sbeaat. La brigade de gendarmerie de Hadjadj (Mostaganem), alertée par un citoyen, a pareillement saisi 22 kg de la même drogue qui a été également rejetée par la mer sur la plage de Marsa (commune de Hadjadj), souligne le commandement de la Gendarmerie nationale. Selon le directeur général de l'Observatoire de lutte contre la drogue et la toxicomanie, M. Abdelmalek Sayeh, le fait que les narcotrafiquants préfèrent abandonner la drogue en mer, est un signe que l'étau des services de sécurité se resserre de plus en plus sur eux. M. Sayeh qui a occupé le poste de procureur général dans le passé ne veut pas créer victoire, mais souligne toutefois que grâce à une coordination entre les différents services de sécurité et la multiplication des contrôles, les saisies de drogue, notamment le cannabis, ont plus que doublé en 2008 par rapport à l'année précédente. Cependant, notre interlocuteur a tenu à préciser que ces saisies ne représentent que 10 à 15% de la drogue introduite, selon des chiffres des Nations unies qui soulignent que le Maroc reste le premier producteur de cannabis avec 60% du total de la production mondiale. Concernant la drogue rejetée sur les côtes ouest du pays, le responsable de l'Observatoire de lutte contre la drogue et la toxicomanie pense que l'hypothèse que le cannabis soit destiné à l'Europe est très plausible. M. Sayeh n'exclut pas néanmoins que la drogue saisie soit destinée au marché national. Cela voudrait dire, poursuit-il également, que les narcotrafiquants en utilisant la voie maritime pour transporter leur drogue trouvent de la peine dans leur déplacement sur les routes. Il faut rappeler que le trafic de drogue a pris tellement de l'ampleur ces dernières années en Algérie que le chef de l'Etat en personne a réagi en instruisant le gouvernement d'engager une lutte implacable contre ce fléau. Durant le premier semestre 2008, pas moins de 15 tonnes de cannabis ont été saisies par les différents services de sécurité. En parallèle, les narcotrafiquants utilisent pour leur part des plans de plus en plus « ingénieux » pour échapper aux mailles des filets tendus par les services de sécurité qui ont établi clairement que le trafic de drogue est lié très souvent avec les groupes de terroristes. Mais ce qui semble inquiéter davantage les autorités algériennes ce sont les dizaines de plantations de cannabis et même d'opium découvertes ces dernières années, particulièrement dans la wilaya d'Adrar. Pas moins de 75.000 plants d'opium et 26.000 autres de cannabis ont été découverts et détruits durant l'année 2007. Même si on est très loin derrière le Maroc, dont la surface cultivée annuellement, selon des chiffres de l'ONU, s'élève à quelque 125.000 hectares de drogue, il n'en demeure pas moins que la situation est qualifiée de «grave» par le directeur général de l'Observatoire de lutte contre la drogue et la toxicomanie, dans un entretien accordé au « Quotidien d'Oran » il y a de cela quelques mois.