Les vents violents qui ont affecté le centre du pays, dont Boumerdès, depuis quelques jours atteignant parfois les 70 km/h, ont mis à nu le danger que représentent les vieilles bâtisses datant la plupart de l'époque coloniale et très fragilisées par le séisme du 21 mai 2003. Ces dernières risquent l'effondrement à tout instant. Ainsi, vendredi dernier, vers 19h, les rafales de vent ont soulevé comme des pailles les tuiles d'une bâtisse située sur la rue de la mosquée, heureusement qu'on ne déplore pas de victimes parmi les passants et les transporteurs publics car les débris des tuiles ont même atteint l'aire de stationnement. Ces mauvaises conditions climatiques ont fait craindre le pire pour ces habitats précaires. Même constat pour la bâtisse qui fait face au bureau de poste ; cette dernière, qui a subi de plein fouet l'attentat qui a ciblé il y a une année le siège de la brigade mobile de la police judiciaire, est un véritable danger et pour les passants, les riverains et les commerçants qui exercent au rez-de chaussée. Ces derniers, après avoir frappé à toutes les portes, ont dû s'avouer vaincus. «Las d'attendre les promesses faites par de hauts responsables lors de leur passage juste après l'attentat, nous nous sommes résignés à ouvrir nos commerces avec tous les risques qui sont sur nos têtes», nous lance un des quatre commerçants. La poste aussi fut soufflée par l'attentat après avoir été reconstruire à neuf suite au séisme de 2003. Les commerçants avancent qu'ils ont alerté les autorités locales, la sûreté, les pompiers sur cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête «mais personne n'a réagi. Faut-il attendre mort d'homme pour démolir ces murs qui vibrent au moindre coup de vent ?», poursuivent-ils. Il faut reconnaître que la ville de Thenia est malade aujourd'hui de son vieux bâti qui a fait jadis sa renommée.