Le président israélien Shimon Peres s'est rendu au Forum économique mondial de Davos non pas pour parler de problèmes économiques, mais pour obtenir l'approbation de son prestigieux aréopage à la criminelle agression perpétrée par l'armée de son pays contre la population de la bande de Ghaza. Accoutré de la fausse réputation d'être un «homme de paix», Shimon Peres a usé de son prestige usurpé pour défendre l'indéfendable devant un parterre en partie soit acquis à l'Etat sioniste, soit compréhensif par crainte de déplaire aux puissants alliés de celui-ci et aux lobbys sionistes influents à travers le monde. La lâcheté ambiante qui s'est manifestée à Davos quand Peres a débité les faussetés de la propagande sioniste et sur les raisons de l'agression criminelle de son pays et sur les crimes contre l'humanité qui en résultèrent, a été salutairement dénoncée et fustigée non par les représentants d'Etats arabes présents au forum, mais par le Premier ministre du pays principal allié de l'Etat hébreu dans le Moyen-Orient, le Turc Recip Tayyib Erdogan. A ce titre, le coup de colère venu du Premier ministre turc n'est pas l'expression d'un sentiment anti-israélien primaire. Erdogan est sorti de ses gonds parce que tout simplement outré par la falsification des faits à laquelle s'est livré le président israélien et la servile approbation qu'elle a suscitée. L'alliance stratégique tissée entre la Turquie et Israël survivra bien évidemment à cet incident intervenu à Davos. Mais c'est tout de même à l'honneur du Premier ministre turc de s'être insurgé contre la version israélienne et des causes et des conséquences de l'agression sioniste dans la bande de Ghaza. Erdogan a refusé de rester silencieux devant le fallacieux déversement de la propagande israélienne venu de la bouche d'un personnage, Shimon Peres, qui se drape des oripeaux usurpés «d'homme de paix». Et pour cause, le Premier ministre turc et son pays ont été au coeur des tractations régionales et internationales ayant eu pour but de relancer les processus de paix palestino-israélien et arabo-israélien et d'empêcher l'affrontement entre les belligérants de ces conflits. Position privilégiée qui leur a permis de constater la fausseté des intentions de paix dont se disent animés les dirigeants de l'entité sioniste, leur président Shimon Peres en tête. Tout comme Erdogan a été parfaitement informé de leur volonté génocidaire à l'égard de la population civile de la bande de Ghaza. C'est par honnêteté morale que le Premier ministre turc a réagi aux propos du président israélien. Sa sortie est signal d'alarme pour les responsables de l'Etat hébreu, car elle démontre que la désapprobation du comportement de leur pays n'est plus la réaction du seul monde arabe ou des milieux pro-palestiniens. Elle est désormais aussi émise et assumée par des Etats, des organisations et personnalités dont les sympathies pro-israéliennes ne sont entachées d'aucune équivoque. Merci monsieur Erdogan d'avoir été un «juste» qui a eu le courage d'interpeller le «gratin du monde» sur sa lâcheté et ses compromissions à l'égard de l'Etat criminel et terroriste qu'est Israël. Merci pour votre acte accompli sous les regards effacés et gênés du spongieux secrétaire général de la Ligue arabe et des autres représentants arabes à ce forum, qui n'ont même pas fait le geste solidaire de claquer à votre suite la porte de cette rencontre.