Reconnaître le phénomène de la violence à l'école et ouvrir les portes du dialogue pour donner la parole à tous les acteurs intervenant dans le domaine de l'éducation constitue un acquis, estiment ces derniers, qui va aider à établir le diagnostic et trouver le remède. Cette étape, déjà franchie, commence à mobiliser tout le monde autour de cette question et c'est dans ce cadre que le ministère de l'Education compte agir en organisant des conférences sur la violence à travers toutes les régions du pays. Dans la wilaya d'Oran, touchée par ce phénomène de plein fouet, après les deux crimes impliquant deux collégiens en l'espace de quelques mois, le travail de sensibilisation a commencé. Des représentants de l'éducation, de la santé, de la police, de la gendarmerie et des médiateurs se sont réunis, hier, au lycée Adda Abdelkader pour tracer tout un programme sur la sensibilisation à la communication non violente qui sera présentée pendant une semaine au niveau des différents établissements scolaires de la wilaya. Tous ces acteurs ont discuté autour d'une même table sur la violence sans tabou et se sont entendus sur la méthode de travail à adopter pour que le message passe facilement. Avec la menace qui pèse, désormais, sur l'école et les élèves, il n'est plus possible de fermer les yeux sur ce phénomène et considérer tout acte d'agression au sein d'un établissement scolaire comme un comportement normal, estiment les spécialistes. La communication non violente doit toucher les élèves des trois paliers, primaire, moyen et secondaire, ainsi que les enseignants, chefs d'établissements et parents d'élèves. Selon Mme Benketira Nadira, médecin et membre du réseau des médiateurs, la semaine sur la communication non violente sera consacrée à la projection de films sur la violence et l'animation de débats par les groupes de parole. La particularité de ces rencontres prévues entre le 7 et le 12 mars est l'implication de l'élève dans ce débat en lui offrant, cette fois-ci, un espace où il peut exprimer son opinion sans peur et peut être éclairé sur les raisons de ces comportements violents. C'est le but tracé de ces rencontres, estime Mme Benketira. La réflexion sera ouverte pour identifier tous les facteurs qui ont contribué à l'apparition de ce phénomène à l'école et sur les actions concrètes à mener pour lutter contre. Il est aussi question de discuter sur les besoins des acteurs de l'éducation en matière de prévention de la violence et non pas attendre qu'elle se produise pour agir. Les programmes seront fin prêts aujourd'hui avec la liste des établissements scolaires ciblés pour abriter ces rencontres qui seront généralisées à tous les établissements ensuite.