Aucun signe d'engouement populaire pour la prochaine élection présidentielle n'étant perceptible sur la scène nationale, l'ENTV est allée en chercher des prémices au sein de notre émigration. Ce qui vaut aux téléspectateurs abonnés à ses journaux télévisés d'être informés par le menu détail des préparatifs en cours au sein de cette émigration en vue de l'échéance électorale et abreuvés de déclarations créditant celle-là de l'intention de participer massivement au scrutin du 9 avril. Une participation en cette forme de notre émigration est le secret espoir qu'entretiennent les autorités, pour la raison que les opérations de vote à l'étranger se déroulant quelques jours avant celles qui auront lieu sur le territoire national, l'exemple de leurs compatriotes émigrés accomplissant en masse leur devoir électoral pourrait avoir un effet d'entraînement sur les électeurs dans le pays. En somme, que notre émigration réédite l'effet boule de neige que sa forte participation à l'élection présidentielle de 1995 avait incontestablement provoqué sur le plan national. Et pour motiver cette émigration, les pouvoirs publics ont décidé de mettre le paquet en mettant à contribution tout l'appareil diplomatique et consulaire du pays ainsi que leurs autres relais parmi elle que sont les organisations associatives qui y activent. Dans cette opération de sensibilisation, le docteur Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale en même temps qu'en charge des contacts avec l'émigration, n'est pas en reste. Il a pour ce faire engagé une vaste campagne de charme en direction de celle-ci sous la forme de rencontres ayant vu la participation de personnalités emblématiques à divers titres de la diaspora algérienne, et au cours desquelles il a tenté de convaincre du redressement national qui se serait produit dans le pays depuis l'arrivée de Bouteflika au pouvoir et de l'intérêt que les autorités portent aux multiples problèmes spécifiques aux nationaux vivant à l'étranger. Les partis de l'Alliance présidentielle sont eux aussi partie prenante dans cette campagne de sensibilisation en direction de nos compatriotes émigrés pour laquelle ils ont désigné des staffs opérationnels. Il y a cependant que cette fois, l'incitation à aller voter que les autorités essayent de provoquer chez notre émigration risque de ne pas se concrétiser. Car bien que vivant loin du pays, nos compatriotes émigrés conservent avec celui-ci un rapport très fort, fusionnel, qui leur permet d'être informés de ce qui s'y passe vraiment. Le bon et le moins bon. Ce n'est pas donc certain qu'ils prendront pour évangile la propagande électorale qui est en train de leur être débitée pour l'occasion de l'élection présidentielle.