La médiation en milieu scolaire est un concept qui commence à faire son chemin au niveau des établissements après les actes de violence impliquant des élèves à Oran. Comment instaurer cette médiation à l'école pour régler les conflits ? Les spécialistes dans le domaine veulent impliquer l'élève dans cette démarché et former des élèves médiateurs. C'est le lycée Hamou Boutlélis qui a été choisi pour le lancement d'une première expérience de médiation. Dans ce cadre, 26 lycéens ont été désignés, après consultation de leurs parents, pour suivre une formation de deux ans dans ce domaine qui sera assurée par des membres du réseau des médiateurs, formés par une fondation allemande In Went Zivik. Selon Mme Mesbah, membre du réseau des médiateurs et coordinatrice de ce projet, le groupe constitué va travailler en atelier sur la gestion des conflits et médiation. Ces futurs médiateurs seront prêts après deux ans de formation à intervenir dans la gestion des conflits qui se déclenchent en milieu scolaire. Un travail a déjà été présenté, mardi, par ce groupe au lycée Hamou Boutlélis en présence du directeur de l'Education, des enseignants, des lycéens et des parents d'élèves venus apporter leur contribution à ce débat sur la violence. Après la présentation d'un reportage où la parole a été donnée aux élèves et aux enseignants qui se sont exprimés sur la violence et ont donné leur avis sur ce phénomène qui prend de l'ampleur, un poème écrit par l'élève Bouchra a été lu par son père devant l'assistance. « Je veux oser, je veux rêver que la violence serait bannie. Je veux oser, je veux rêver à donner vie au bonheur ». Des mots qui ont sensiblement touché les présents et fait vibrer la salle par les applaudissements. En fin de cette rencontre, le groupe des futurs médiateurs a présenté un jeu de rôle en s'inspirant de la réalité et notamment de l'incident qui s'est produit au lycée Lotfi, et dont a été victime une enseignante piégée par ses élèves. En regardant leurs camarades interpréter cette «saynète», les élèves ne pouvaient s'empêcher de rire. « Cette scène », dira le directeur de l'Education en prenant la parole, «est malheureusement tirée d'un fait réel et le plus dramatique est la photo de cette enseignante prise au moment où elle a fait sa chute d'une chaise cassée, qui est encore diffusée sur le net. Les élèves auteurs de cet acte ont été expulsés malgré l'intervention des parents d'élèves et de l'enseignante elle-même qui leur a pardonné leur geste.».