«La discrétion» qui a entouré, mardi dernier, la cérémonie d'installation du comité chargé de la préparation du Festival international du film documentaire qui devrait se tenir à Constantine au mois de novembre prochain, suscite beaucoup d'interrogations et laisse planer un épais brouillard sur les écrans. «Il était, en effet, prévu que l'installation en question se tienne en présence de la presse, dont les organes ont été officiellement invités à la couverture médiatique de cet événement, mais ils seront informés en dernière minute «du report à une date ultérieure de la cérémonie»... alors même qu'il n'y avait aucun décalage de date d'installation de ce comité. «L'installation a bien eu lieu, le jour indiqué, c'est-à-dire mardi dernier, sans la présence de la presse», nous a-t-on affirmé auprès de la direction de la Culture. Précisant dans ce sillage que le comité installé n'a pas encore «une vue très claire, ni de données précises» sur les perspectives de ce festival international du film documentaire, choisissant ainsi «de ne pas s'exposer aux questions gênantes des journalistes», en installant le comité de préparation à huis clos. Mais, la première question qui se pose d'elle-même concerne les conditions d'organisation du festival dans une ville où il n'existe pas de salle de cinéma pouvant dignement accueillir les projections de tous les films documentaires qu'on envisage de programmer lors de ce prochain festival ? ! A Constantine, comme le sait tout un chacun, les salles de cinéma qui font l'objet d'une interminable procédure judiciaire engagée, vainement, depuis des années par la municipalité pour leur réintégration dans le giron des biens de la commune, ont du reste perdu leur vocation essentielle, transformées qu'elles sont en gargotes, en salles des fêtes, ou carrément closes. La cinémathèque, avec ses deux salles à Constantine, seule à même de pouvoir réussir l'accueil d'une telle manifestation, tient ses portes fermées depuis des années. La salle en bas de l'hôtel «Cirta» étant embourbée dans un conflit judiciaire autour du titre de propriété revendiqué par des privés, et l'autre (situé en face du lycée Rédha Houhou) demeure inexploitée, et ce malgré l'opération de sa restauration, qui a avalé une enveloppe financière de près de 2 milliards de centimes. A l'issue des travaux de rénovation, on se rendra compte que le matériel utilisé n'est pas ignifuge comme l'exige la réglementation d'une part, et d'autre part, on mettra à la lumière que le plafond de la salle contient une matière cancérigène, de l'amiante en l'occurrence ! Quant au matériel de projection qui devait équiper cette salle, il s'est tout simplement avéré qu'il était destiné pour être utilisé par des camions cinéma, et sera par la suite retourné vers la cinémathèque d'Alger. «Du cinéma, il y en a partout à Constantine, sauf là où on devrait réellement le voir», ironise-t-on. Enfin, nous apprenons qu'une nouvelle inscription d'un projet de restauration de la cinémathèque est acquis, et les avis d'appels d'offres afférents seront lancés incessamment. Sera-t-elle prête pour le mois de novembre prochain ?