La direction de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) et le syndicat de l'entreprise ont opté pour le gel du transfert des 300 ouvriers manutentionnaires contractuels (OMC) de l'entreprise mère (EPAL) vers l'entreprise Djazaïr Port World Co (joint-venture entre l'EPAL et Dubaï Port World). Les travailleurs étaient massés, hier, près du siège du syndicat de l'entreprise pour protester contre leur affectation au nouveau terminal à conteneurs. Ils sont 300 travailleurs qui ont été mutés à l'entreprise DPW, dont l'activité a commencé le 17 mars et qui ont refusé de rejoindre leurs nouveaux postes de travail. Les assurances données par la direction générale, contenues dans une note émanant du directeur général de l'EPAL, le 21 mars en cours, ne semblent pas avoir dissipé les craintes de ces travailleurs qui pourtant, il y a quelque temps, avaient exigé contre leur mutation des garanties écrites de la part de leur direction pour ce qui est de la préservation de leurs emplois une fois affectés auprès du nouvel opérateur. Mais, c'est le programme et la charge de travail qui sont pointés du doigt par les travailleurs. Ils qualifièrent le régime de travail (horaire, charge, cadence, etc.) imposé par DPW « d'esclavagiste ». Les garanties données par la direction, selon eux, « s'avéreront inopérantes et inefficaces en raison de cette cadence de travail effrénée et du fait que c'est sur ce terrain que l'opérateur de Dubaï imposera sa propre logique », les mettant à chaque fois dans des situations de fait accompli où ils ne pourront plus opposer de résistance. Les ouvriers manutentionnaires doutent, également, des engagements de cet opérateur en ce qui concerne surtout leur permanisation. Le SG du syndicat, Kamel Zorgane, qui était hier au siège du syndicat UGTA de l'EPAL, voit différemment les choses. Il considère que cette situation de refus des manutentionnaires de rejoindre leurs postes est alimentée par de l'intox en ce qui concerne les engagements pris. Selon lui, «il ne faut pas voir d'un seul côté, mais prendre, également, en ligne de compte les intérêts économiques du pays ». Le syndicaliste impute cette situation au fait que le syndicat n'a pas pris part aux négociations entre DPW et le gouvernement sur l'exploitation du terminal à conteneurs il y a de cela 2 ans. Kamel Zorgane dira que la prise de fonction de ces travailleurs avec DPW «doit se faire par étape». Et d'ajouter que «c'est une nouvelle situation à laquelle les travailleurs doivent s'habituer». Notre interlocuteur ajoute que la direction et le syndicat de l'entreprise se sont entendus sur le gel des affectations des travailleurs jusqu'au 15 avril prochain. D'ici là le syndicat aura été renouvelé puisque l'élection des nouveaux délégués est prévue pour le 9 avril.