La circulation routière était impossible hier à Annaba. Et pour cause, des dizaines de jeunes ont bloqué la principale artère du cours de la Révolution, en observant, dès huit heures du matin, un sit-in qui a duré plusieurs heures. Les concernés recrutés dans le cadre du dispositif d'appui à l'insertion professionnelle (DAIP) et travaillant au niveau de plusieurs chantiers ouverts par l'APC, voulaient par cette action protester contre la lenteur prise par l'administration dans leur paiement. Devant le siège de l'APC de Annaba, les jeunes scandaient des slogans hostiles aux responsables. Selon eux, ils n'ont pas été payés depuis décembre 2008. «Nous avons trimé durant trois mois. A chaque fois on nous faisait croire que notre paiement était imminent. Ce n'était que des paroles en l'air. Aujourd'hui, on est venu mettre un terme à cette situation», nous a déclaré le jeune Abdelhafid, 26 ans. Les jeunes voulaient avoir des assurances du chef de l'exécutif, ont-ils lancé au chef de la daïra et autres cadres de l'APC, venus prendre langue avec eux. Une ambulance, qui a voulu forcer le sit-in, a failli être endommagé n'était-ce l'intervention des éléments de la police qui ont dispersé les protestataires. Les mêmes jeunes ont récidivé dans l'après-midi, en empêchant les employés de l'APC de regagner leurs postes de travail pendant une demi-heure jusqu'à l'arrivée de plusieurs responsables et élus. Ces derniers ont promis aux contestations de régler la question des salaires dans les plus brefs délais. Pour les mêmes motifs et dans la même journée, d'autres jeunes de la commune de Aïn Berda, distante de 30 km du chef-lieu de Annaba, ont bloqué pendant presque une heure la RN 21, reliant Annaba et Guelma. Enfin, dans la journée de samedi, des dizaines de travailleurs d'une société algéro-turque de traitement de la ferraille, de la zone industrielle Pont Boucher à El-Hadjar, ont protesté contre le non-paiement des salaires depuis plus de deux mois.
