L'affaire de l'ex-commissaire principal des Renseignements généraux (RG) de la Sûreté de wilaya d'Oran sera examinée aujourd'hui, par la Chambre d'accusation de la Cour d'Oran, a-t-on appris de source judiciaire. A l'ordre du jour de l'audience : l'appel formulé par le Parquet contre les ordonnances du juge d'instruction en charge du dossier. Le représentant du ministère public (l'appelant), insatisfait du « non-lieu partiel » rendu par le magistrat instructeur dans l'affaire de l'ex-premier responsable des RG de la police de wilaya d'Oran, B.K, 54 ans, impliquant également sa deuxième femme, 30 ans, pour une partie des faits, a saisi la Chambre d'accusation pour porter les charges à leur plus haut degré contre les deux prévenus. La défense, représentée par Maître Fahim Hadj Habib, tentera de son côté d'amincir, encore davantage, l'acte d'accusation. La réquisition du procureur de la République près le tribunal d'Arzew (le dossier ayant été renvoyé devant cette juridiction conformément au principe d'extra-territorialité) réclame, dans le fond, le rejet des ordonnances de non-lieu et de renvoi établies par le juge d'instruction près la 2e Chambre, qui avait requalifié le fait d'« outrage public à la pudeur » (article 333 du Code pénal), retenu initialement contre l'ex-commissaire principal B.K, en délit de « détention de photos et production de cassettes vidéo outrageantes à la pudeur » (article 333 bis du même Code) et prononcé le non-lieu en faveur de la deuxième femme de l'inculpé concernant le délit de « détention de photos et production de cassettes vidéo outrageantes à la pudeur ». En d'autres termes, le parquet a exprimé sa désapprobation quant à la non-poursuite de la femme, laquelle mesure entraînerait presque automatiquement la disparition de cette charge tout entière du dossier, selon le point de vue du parquet. Or, quelle que soit la décision que devra rendre aujourd'hui la Chambre d'accusation, cela sera sans incidence sur l'autre fait majeur reproché à l'ex-commissaire principal des RG de la Sûreté de wilaya d'Oran, « la détention de stupéfiants » en l'occurrence. Selon les faits consignés dans l'ordonnance du juge d'instruction, notifiée aux parties le 10 mars 2009, lors d'une perquisition dans le bureau de l'ex-commissaire principal des RG de la Sûreté de wilaya d'Oran, situé à Es-Sénia, le 4 décembre 2008, il a été trouvé dans l'un de ses tiroirs 19,48 grammes de kif, trois cassettes vidéo sur lesquelles étaient enregistrées des séquences pornographiques et un album de 32 photos montrant des scènes sexuelles. Selon la même source, la drogue était mise dans un paquet à cigarettes et enrôlée dans un bout de papier. C'est l'ex-commissaire principal qui s'est filmé et pris en photo pendant des moments intimes..., ajoute encore la même source. S'agissant de la vidéo et de l'album, l'inculpé avait reconnu sans feinte les faits devant le juge d'instruction, mais avait soutenu que « c'était seulement pour mon plaisir personnel...», démentant par ailleurs toute intention d'avoir fait cela à des fins de production et de diffusion pornographiques ou dans le dessein d'un chantage par exemple. Quant au kif trouvé dans son bureau, B.K a toujours plaidé son innocence, assurant n'être ni consommateur ni dealer. Il crie, par la voix de son avocat, au « complot », précisant que « mon bureau, qui était scellé à l'époque, avait fait l'objet de deux perquisitions, « en mon absence », avant celle du 4 décembre 2008 », lors de laquelle les produits prohibés avaient été saisis. Il affirme, en outre, qu'il était au courant de l'arrivée de la commission d'inspecteurs dix jours auparavant. Selon la même source, la perquisition a été effectuée par une commission d'inspection relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) en exécution d'un ordre du premier responsable de cette institution, daté du 16 novembre 2008, dans le cadre d'une enquête visant le service des Renseignements généraux de la Sûreté de wilaya d'Oran. Deux jours après la saisie, le 16 décembre 2008, une information judiciaire sur demande introductive du parquet a été ouverte contre le mis en cause principal et sa femme. Plusieurs hauts officiers de la police, dont notamment ceux ayant mené la perquisition, ont été entendus comme témoins par le magistrat instructeur, indique-t-on encore de même source.