La justice a rouvert hier, un dossier autant tragique que délicat : le drame près d'un CEM celui de «Zaki Saïd» (sis quartier des Amandiers). Le premier drame en date, pour être précis, puisque deux crimes se sont produits aux environs du même collège à cinq mois d'intervalle. Sur les frêles épaules du gamin de 16 ans, K.I., pesait une lourde charge pénale, passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans. C'est d'ailleurs la punition qu'a requise hier le représentant du ministère public, insatisfait du verdict rendu en première instance, 2 ans de prison dont 12 mois avec sursis. L'affaire a rebondi devant la Chambre criminelle des mineurs près la Cour d'Oran suite au double appel interjeté par le parquet et la partie civile, la mère de la victime. Dénonçant une «décision trop clémente et non dépourvue de sensibilité», la mère de la victime, n'admettant pas notamment la requalification des faits d'«homicide volontaire» en «coups et blessures ayant entraîné la mort sans avoir l'intention de la donner», a usé de son droit de recours auprès de la Cour. Et elle a fini par avoir gain de cause, puisque l'accusé mineur a été reconnu hier coupable de «meurtre» et condamné à 5 ans de prison ferme. L'audience, tenue à huis clos, a été, selon les échos, entrelardée de flash-back douloureux et émouvants. La séance paraissait longue et particulièrement accablante pour le collégien de 16 ans auteur de l'acte ayant coûté la vie à un jeune âgé alors d'à peine 20 ans. A un moment, même la mère du défunt donnait l'air de n'en plus pouvoir. Pour l'un comme pour l'autre, le procès a fait revivre, en son et en image, le drame de cette triste journée du 20 septembre, en plein Ramadan. Sans s'attarder sur les circonstances, il s'agit d'une bagarre entre les deux gamins, pour une histoire d'un gadget électronique, qui a tourné au drame. Il était déjà trop tard quand les secouristes sont arrivés aux abords du collège, où se trouvait le corps de la victime gisant dans une mare de sang. Rapport du médecin légiste : un coup de couteau dont la lame a transpercé le coeur de 10 cm. Y avait-il préméditation ? A qui appartenait l'arme du crime ? Qui a ouvert les hostilités ?... autant d'interrogations que la justice s'est efforcée hier de tirer au clair, en servant, en autres, de témoins oculaires, dont des collégiens. Au-delà de ces «détails», tout le monde convient que le tribunal est le dernier endroit où l'on peut espérer résoudre le problème de la violence scolaire.