Israël est gouverné par un régime raciste, colonial et violent. L'Iran vit sous la dictature des mollahs qui répriment les libertés et les droits humains. Les deux régimes, qui auraient dû être mis en accusation par la communauté internationale l'ont, au contraire, divisée et affaiblie face aux injustices dans le reste du monde. La deuxième Conférence mondiale sur le racisme, la discrimination, la xénophobie et l'intolérance dite « Durban II » s'est ouverte, hier à Genève, dans la confusion, les accusations réciproques et les procès de sorcières. Elle annonce l'échec du Droit (la justice) et confirme la victoire de l'idéologie et de la morale dans le traitement des affaires du monde et la conception de diplomatie internationale en ce début de 3ème millénaire. Une conférence patronnée par l'Onu qui tourne, depuis son lancement en 2001 à Durban, en Afrique du Sud, à l'affrontement entre deux Etats, Israël et l'Iran, extrémistes chacun à sa manière et qui empêchent le reste du monde de sauver l'humanité de son propre démon : le racisme et la violence. C'est en cela qu'Israël et l'Iran ont gagné contre le reste du monde. La diplomatie israëlienne a été, comme à son habitude, à la manoeuvre depuis la première Conférence de 2001 en Afrique du Sud, pour focaliser toute la portée de la lutte mondiale contre le racisme sur les seuls propos et menaces supposés du régime iranien à son encontre. Ce dernier lui en donne chaque jour largement les moyens et l'occasion. Il n'y a pas meilleur allier de la politique et la propagande sioniste que le régime iranien lui-même. Comment expliquer que trois mois à peine après, les massacres des civils palestiniens de Ghaza sont passés à la rubrique des faits divers pour être remplacés par les peurs d'Israël des menaces iraniennes ? Le piège est grossier et la communauté internationale s'y est prise dedans. Pendant que philosophes, politiques, analystes occidentaux dissertent sur les risques de la « bombe H » iranienne, Israël occupe, colonise, assassine en Palestine. Pendant que les leaders des régimes arabes utilisent l'islam comme la seule référence existentielle qui les unit, le régime iranien poursuit, au nom de l'islam, la répression des libertés de son peuple, la discrimination des femmes, la haine aux autres musulmans sunnites... En ouvrant les travaux de la rencontre à Genève, le SG de l'Onu, Ban Ki-moon, s'est dit « profondément déçu » et a rappelé que « le racisme existe toujours ». Il a dit cela alors que les USA ont boycotté la rencontre, eux qui viennent d'élire un homme de couleur, Barack Obama, pour les représenter. La France a envoyé son ministre des Affaire étrangères, Bernard Kouchner, qui a montré toute son « intelligence » en déclarant à l'encontre du président iranien : « s'il est intelligent, il ne répéterait pas cela ». M. Kouchner évoquait, bien évidemment, les menaces d'Ahmadinejad de « détruire » Israël. Au final, la volonté du monde de se battre contre le racisme, la discrimination, l'intolérance... est réduite à la guerre des mots entre un régime totalitaire, celui de l'Iran, et un régime fasciste et colonial, celui d'Israël. Les deux sont la « vedette » à Genève. Les médias occidentaux se régalent des déclarations incendiaires, irresponsables et... ridicules du président iranien, autre façon pour eux d'alléger leur conscience de la Shoah qu'ils ont commis et qui leur interdit de dénoncer celle des Palestiniens qui se déroule aujourd'hui. Dans la lutte contre le racisme, l'intolérance et leurs corolaires que sont la violence, la pauvreté et les guerres, il n'y a pas de place pour les idéologies et caricatures. Seule la Justice et le Droit dans leur dimension universelle sont requis. Tant de peuples de par le monde en ont un besoin urgent. Autant que ceux palestinien, iranien et... israélien. C'est encore une fois, en cela que Tel-Aviv et Téhéran ont fait échec au reste du monde. Quel gâchis !