Des caves d'un immeuble de la cité dite Bati-Or se trouvant dans le quartier El-Akid Lotfi, les services d'entretien et de la maintenance de la SEOR ont dégagé 20 citernes. En d'autres termes, 6.000 litres ou 6 mètres cubes d'eaux usées. Il a fallu au camion-citerne qui s'est acquitté de cette opération plus de trois jours de travail. Les habitants de l'immeuble, stupéfaits, ont réalisé que cette eau provenait des conduites défectueuses dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence, puisqu'ils ne possèdent pas les plans des caves de leurs immeubles d'habitation. En cherchant à élucider la situation, ils ont réalisé que les conduites placées par le constructeur présentaient énormément de défauts et de malfaçons. Un autre immeuble de la même cité a connu une situation similaire, il y a quelques mois, et on soupçonne que d'autres se trouvent eux aussi flottants sur de l'eau. Un expert en bâtiment a jugé la situation inquiétante, puisque les eaux usées, à cause de leur taux élevé d'acidité, attaquent les fondations à une allure vertigineuse. Malheureusement, ce problème de caves inondées d'eaux usées ne concerne pas uniquement les bâtiments de la cité dite Bati-Or. Selon les travailleurs de la SEOR, qui interviennent sur le terrain, presque toutes les nouvelles cités d'Oran-Est souffrent de ce problème. Ce qui explique en partie la prolifération des moustiques pratiquement durant toutes les saisons de l'année. Ce constat nous a été confirmé par une autre équipe de «débouchage» relevant de l'APC d'Oran. On nous indique qu'à partir des cités de l'USTO, le problème des caves se pose d'une manière urgente. Selon ces travailleurs, qui malheureusement ne peuvent pas formuler de rapports à leur hiérarchie, la situation nécessite une opération de grande envergure de la part des différents services de la mairie et de la wilaya. Selon un technicien, la situation ne requiert pas uniquement une opération de «pompage» des eaux usées accumulées dans les caves, mais surtout la réparation et la réfection des canalisations source de ces inondations. L'on apprend que certains habitants de la cité Bati-Or envisagent de prendre langue avec le maître de l'ouvrage dans l'espoir de l'amener à prendre en charge la réfection des malfaçons. On explique que lors de la réception, ils ne soupçonnaient même pas l'existence des canalisations souterraines. En cas de refus du promoteur, on n'écarte pas la possibilité de faire appel à un expert et de s'adresser à la justice. Concernant les autres cités de ce nouveau quartier, une équipe de la SEOR, qui a l'habitude d'intervenir au niveau de ce périmètre urbain, confirme que d'autres ensembles d'habitation souffrent du même problème. Et de nous citer certains cas connus par le nom de leur promoteur. On nous affirme que même les bâtiments dits AADL du côté de Haï Essabah et de l'USTO sont dans la même situation. Pour donner plus de crédit à ses propos, un agent de curage de la SEOR parlera de son intervention au niveau d'une de ces cités parce que les eaux usées sont parvenues jusqu'au lieu de prière aménagé par les habitants de la cité. Ce même agent évoquera ses interventions presque hebdomadaires près d'une officine de pharmacie se trouvant à Oran-Est. Cet homme de terrain incrimine à la fois les sous-traitants à qui les promoteurs immobiliers confient certaines petites oeuvres et la qualité des matériaux utilisés. Il indique que certaines canalisations en PVC sont de très mauvaise qualité et n'offrent aucune résistance. Constat que tous ceux qui habitent les nouveaux immeubles peuvent confirmer, puisqu'ils ont été au moins une fois en butte aux problèmes d'écoulement des eaux usées en provenance de chez leur voisin d'en haut.