Les habitants du quartier El Amane de la coopérative immobilière 189 logements, sise à Khemisti, se plaignent de la rupture de l'alimentation en eau potable. «L'eau n'a pas coulé dans nos robinets depuis plus de 3 mois, malgré la réception des travaux de rénovation du réseau d'AEP et son raccordement au réservoir de Canastel», diront-ils. Cette situation a contraint les habitants de ce quartier à s'approvisionner quotidiennement en eau de citerne à 600 dinars l'unité. «Cela fait 3 mois que l'eau n'a pas coulé dans les robinets de ma maison. Pendant toute cette période je n'utilisais que l'eau des colporteurs qui expose ses consommateurs, notamment les enfants, au risque de maladies à transmission hydrique. Nous avons posé le problème aux services de la SEOR, et à maintes reprises, mais nos efforts n'ont abouti à aucun résultat. Nous ne savons pas les raisons à l'origine de cette situation», dira M. Hamadi, un habitant de ce quartier, qui ajoute : «Les opérations d'essais d'adduction du réservoir vers notre quartier ont réussi. D'ailleurs, les habitants de mon quartier ont bénéficié de l'alimentation de l'eau de ce réservoir pendant deux mois, avant qu'elle ne soit interrompue. Sincèrement, nous souffrons de cette situation, d'autant plus qu'on est en plein été. Aucune explication n'a été avancée au sujet de cette interruption de l'alimentation en eau potable qui est, pour nous, injustifiable lorsqu'on sait que notre quartier est situé à proximité du grand réservoir de Canastel. Nous sollicitons l'intervention du wali pour mettre un terme à cette situation». Notre interlocuteur précisera : «Le plus curieux dans notre situation réside dans le fait que le quartier mitoyen à la coopérative immobilière 189 logements ne connaît pas ce problème d'eau, malgré qu'il soit raccordé au même réseau alimentant le notre, sachant que tout le monde, ici, s'est acquitté des frais de raccordement au réseau d'alimentation en eau potable». De son côté, un membre de la famille Talia, demeurant à la coopérative Djamila Bouhired, située également à Khemisti, dira : «L'eau des citernes ne nous suffit pas, et nous revient excessivement cher. Ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre une citerne à plus de 400 dinars. Plus grave, les propriétaires des citernes refusent de nous livrer l'eau à domicile. Auparavant, les foyers alimentés en eau potable approvisionnaient, à leur tour, leurs voisins. Maintenant tout le monde a soif, et tout le monde est privé d'eau». D'autres habitants de ce quartier soulèvent les risques pouvant être engendrés par la consommation de l'eau de citernes : «Mes enfants à moi vomissent et font tout le temps des fièvres et des diarrhées. Nous consommons l'eau des citernes dont nous ignorons la source, mais nous n'avons pas le choix. Le plus grave réside dans le fait que l'eau des colporteurs risque de ne pas être soumise à un quelconque contrôle d'hygiène». Face à ces préoccupations, la chargée de la communication à la SEOR affirme que «le problème d'interruption en eau potable est dû au fait que ce quartier et d'autres coopératives sont situées dans les zones très élevées par rapport au niveau du site abritant le réservoir. Ce qui rend la circulation de l'eau du réservoir vers les foyers très compliquée, malgré les efforts de pompage d'eau déployés par nos services. Toujours est-il qu'il a été décidé, pour régler ce problème, de raccorder les quartiers de cette coopératives à un autre réservoir situé au douar Belgaïd et relevant du projet MAO qui a été réceptionné mercredi dernier».