A en croire le patron de la centrale syndicale que nous avons accosté, hier, à la Maison du peuple, les dossiers concernant la hausse des salaires, les statuts particuliers et les régimes indemnitaires de la fonction publique «ne seront finalisés que d'ici fin mai». Quant à la tripartite, elle n'aura pas lieu avant cette date. Il faut attendre les rounds de négociation avec les organisations patronales. S'agissant de la réunion d'aujourd'hui du secrétariat national, «trois points sont inscrits à l'ordre du jour. Il s'agit de l'évaluation de l'élection présidentielle, les festivités du 1er Mai, fête internationale des travailleurs». Et les dossiers épineux ? A cette question, le SG de l'UGTA répliquera en indiquant que «le SNMG, les statuts particuliers et les régimes indemnitaires seront probablement débattus lors de la rencontre». Sidi Saïd restera néanmoins peu loquace sur le niveau de la hausse qu'il préfère sans doute, par prudence, ne pas divulguer. En tout cas, c'est pratiquement un acquis car le président de la République en a donné le quitus lors de la réunion des cadres de la centrale syndicale, tenue le 24 février dernier, en annonçant la revalorisation prochaine du salaire national minimum garanti (SNMG). Outre le SNMG, il est prévu également la révision des régimes indemnitaires qui aura un impact direct sur la revalorisation des salaires de la fonction publique. A rappeler que le patronat, partie prenante dans les tripartites, ne voit pas d'inconvénient à une éventuelle augmentation du SNMG mais la conditionne à une relance de la productivité. Du côté des travailleurs de la fonction publique, l'ambiance est à la contestation. Le front social est en ébullition. Plusieurs grèves ainsi que des sit-in sont prévus à la veille du 1er mai, symbolisant la journée internationale des travailleurs. Ainsi, la coordination des syndicats de la fonction publique a annoncé l'organisation d'un rassemblement probablement dans les prochains jours. Cette journée dédiée aux travailleurs intervient dans un contexte socio-économique empreint d'incertitudes et de malaise: pouvoir d'achat érodé, hausse des prix des produits de consommation, inflation, crise financière internationale aiguë qui n'a pas épargné l'Algérie. Sidi Saïd qui affichait hier une mine confiante n'a d'autre choix que de tenir ses engagements envers les travailleurs qui s'impatientent de voir leur situation s'améliorer. Même s'il se targue que ce dossier a été en partie réglé, il lui faudra trouver la parade pour convaincre les plus sceptiques. Car s'il est vrai que le statut de la fonction publique a été entériné après d'âpres tractations, la promulgation de certains statuts particuliers continue à être reportée sine die. L'UGTA, à sa tête Sidi Saïd, a mis un point d'honneur à soutenir vaille que vaille le président de la République pour un troisième mandat. Il est naturel que ce dernier demande un renvoi d'ascenseur pour son soutien indéfectible.