Le front social semble en pleine effervescence. Une hausse insupportable des prix des principales denrées alimentaires, des retards dans la finalisation de nombreux statuts particuliers et surtout le régime indemnitaire alimentent la tension. Les syndicats autonomes de la fonction publique, qui voient d'un mauvais oeil le report de l'approbation du régime indemnitaire, envisagent désormais de renouer avec la contestation. « L'ajournement de l'examen du régime indemnitaire n'est pas justifié. Nous sommes en train de réfléchir sur la forme des prochaines actions de protestation. Nous pourrons opter pour des actions plus démonstratives avec des marches, des sit-in et autres dans les prochains mois », confie Meziane Meriane de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique. Il promet d'ores et déjà que la prochaine rentrée sociale sera explosive au cas où, le gouvernement continue à tergiverser au lieu de satisfaire les revendications des travailleurs. « Pourquoi attendre le statut particulier des pompiers pour promulguer le régime indemnitaire de l'Education ? », s'interroge ce syndicaliste. Il estime que ce motif soulevé par les pouvoirs publics est, en réalité, une « intolérable fuite en avant ». « Il n'est pas question de reporter la promulgation du régime indemnitaire. Nous n'allons pas attendre la finalisation de tous les statuts particuliers », lâche Meziane Meriane. Il annonce, à ce propos, une prochaine réunion des cadres syndicaux de la Coordination nationale des syndicats autonomes en vue de « corriger les erreurs ». « Nous allons oeuvrer pour que la coordination redevienne une locomotive du mouvement de contestation des fonctionnaires », promet Meziane Meriane. Même son de cloche du côté de l'Intersyndicale autonome de la fonction publique. Pour Saadeli du Satef, l'heure est désormais à la mobilisation tout azimut. L'Intersyndicale va tenir incessamment une rencontre nationale pour décider des actions à entreprendre. « Il n'y a pas eu de négociations sur les statuts particuliers et il n'y aura pas de négociations sur le régime indemnitaire », regrette ce syndicaliste. Selon M. Saadeli, un retour à la contestation est inéluctable. «Il faut agir sur deux leviers : d'abord une révision à la hausse du point indiciaire au-delà de 45 dinars, un seuil désormais dépassé par l'inflation. Ensuite, une révision du salaire de base avec une abrogation de l'article 87 bis ». Il estime ainsi qu'une révision à la hausse du SMIG sans suppression de l'article 87 bis ne serait, en fin de compte, qu'un « leurre » pour tromper les fonctionnaires.