Ce qui n'était qu'une «grosse» rumeur colportée de bouche à oreille au point de faire jaser toutes les chaumières est finalement devenu réalité: la légendaire source de Aïn El-Djenane, dont la source a rejailli après plusieurs années de fermeture, a été à nouveau fermée provisoirement au public lundi sur décision des autorités de la wilaya. En effet et selon le secrétaire général de la wilaya que nous avons interrogé sur le sujet, des analyses effectuées quotidiennement pour analyser la qualité de l'eau de Aïn El-Djenane ont fait état de la présence par intermittence d'un taux de nitrate relativement élevé. Le taux de permissivité concernant la contenance en nitrate est fixé, selon les normes de l'Organisation mondiale de la santé, à un maximum de 50 millilitres par litre d'eau. Or, le taux de nitrate relevé dans l'eau de la légendaire source est déjà monté à 75 millilitres par litre d'eau, ce qui pourrait se montrer dangereux pour la santé du consommateur, d'où sa fermeture au public par mesure de prévention, selon le SG de la wilaya. Pour ce même responsable, en sa qualité de président du comité de lutte contre les MTH, la disponibilité en quantité largement suffisante en eau du réseau public ne devrait poser «aucun problème à la population de Tiaret et les localités environnantes», a-t-il estimé, justifiant cela par le barrage de Benkhada, destiné à l'alimentation en eau potable et qui est plein presque à ras-bord, a-t-il indiqué. Le SG de la wilaya a, par ailleurs, expliqué qu'une «solution définitive» est à l'étude, celle consistant en un mélange quotidien de l'eau de source avec celle issue du réseau public d'alimentation en eau, et ce, a-t-il indiqué, pour agir à la baisse sur la teneur en nitrate. Pour cela, une bâche d'eau sera installée sous la source pour permettre un mélange quotidien de l'eau de Aïn El-Djenane avec l'eau potable issue du réseau public. Mais selon un autre «son de cloche» venu de la commune de Tiaret, la décision de fermer la source n'a pas été prise à cause d'une teneur élevée en nitrate seulement mais aussi en raison de la présence de germes d'origine inconnue, en attendant les résultats des analyses physico-chimiques qui seront effectuées au niveau du laboratoire régional d'Oran. En effet, selon un responsable au bureau d'hygiène communal de l'APC de Tiaret, la pollution de la source serait due à un déversement de déchets organiques en amont de la source, ce qu'avait déjà prédit l'ex-directeur de la Santé, sans que sa «version» de l'origine de la pollution ne soit réellement prise au sérieux. En 2000, l'on se souvient que la contamination de la source, à cause d'un phénomène de cross-connexion, avait envoyé à l'hôpital plus de 500 personnes dont trois y laisseront la vie. «Pourquoi attendre l'été et des températures caniculaires pour nous annoncer une telle nouvelle, qui nous glace le sang», tonnait dimanche un septuagénaire qui n'a pas résisté, au péril de sa santé, à l'envie de se désaltérer, pour la dernière fois, à la source de Aïn El-Djenane.