Depuis belle lurette, ce sujet est d'actualité. Par qui et comment renforcer l'équipe nationale qui vient de prendre option pour le Mondial 2010, alors qu'au départ tout le monde désignait l'Egypte comme principal favori ? Après la victoire face à la Zambie, Saâdane a affirmé qu'il est nécessaire de densifier l'effectif, les matches devenant de plus en plus difficiles. Yebda, Meghni et Lacen sont les trois noms qui sont revenus dans tous les commentaires. A l'heure qu'il est, Saâdane a tranché, écartant Lacen, trop réticent en dépit des nombreuses sollicitations. On affirme bien volontiers que le coach a consulté les cadres de l'équipe nationale avant de trancher. Leurs avis ont été pris en compte. D'une manière générale, ils ont accepté l'arrivée d'un nouveau «si celui-ci est capable d'apporter un plus», mais contre le départ de tout joueur ayant fait partie du groupe, tels Raho, Achiou, Zaoui ou Abdesselam. Ce sujet a été souvent évoqué par ces mêmes cadres qui ont pris en considération qu'à l'inverse de Lacen, Yebda et Meghni ont émis le voeu d'endosser le maillot national, sans condition préalable. L'opinion la plus tranchée n'est autre que celle de Ghezal qui, en l'occurrence, a parlé du cas précis de Lacen au nom du groupe: «On ne veut pas de Lacen. Tout le monde est d'accord sur ce point. Sincèrement, on est contre les joueurs qui ne voulaient pas porter les couleurs algériennes et qui, aujourd'hui, veulent avoir une part du gâteau. C'est de cela que les Verts ne veulent pas entendre». Voilà qui est net et sans aucune ambiguïté et ceux qui pensent que Ghezal craignait pour sa place d'attaquant de pointe devront revoir leur jugement. Cette affaire de renfort a suscité de nombreux commentaires. Il y a ceux qui, comme l'ancien entraîneur des Verts Mahieddine Khalef - qui en connaît un bout sur la question avec son expérience du Mondial 82 en Espagne - pensant que toute équipe digne de ce nom prétendant faire bonne figure sur le plan international, doit posséder un «banc» de qualité, c'est-à-dire des remplaçants très proches des titulaires en valeur absolue. En revanche, il y a ceux qui appréhendent le «phénomène du rejet», et que la solidarité qui s'est construite au fil de ces dernières années en prenne un coup par l'arrivée non désirée des «nouveaux». Le dernier mot, finalement, est revenu à Saâdane qui, en acceptant d'accueillir Yebda et Meghni, est tenu de veiller à leur intégration en douceur au sein du groupe, même s'il doit jouer au sociologue, prenant divers paramètres en considération. Sur le terrain, également, il y aura forcément d'autres données tactiques dont il devra tenir compte. Toutefois, les joueurs de talent ont forcément une bonne perception du jeu et, après quelques réglages en regroupement, l'intégration de Yebda et Meghni devrait se réaliser. Nous devons patienter jusqu'au 12 août pour voir à l'oeuvre ces deux joueurs face au Cap-Vert et ce au sein de cette équipe dont la marge de progression est très appréciable. Il reste qu'au moment fatidique où Saâdane devra arrêter sa liste, il y aura forcément des mécontents, qui assimileront leur éviction à une injustice. En 1982, Chebel, Djadaoui et Liegeon ont vécu douloureusement cette situation. Chebel, lors d'un passage à Oran, nous a dit: «J'ai fait la guerre en Afrique, mais je n'ai pas bénéficié de la paix», allusion faite aux durs matches livrés lors des éliminatoires et dont le nom a été enlevé de la liste des «22». Pour la petite histoire, le fidèle Bendrama, qui pensait être du voyage dans la péninsule Ibérique pour les signalés services rendus et reconnus par Belaïd Lacarne lui-même, a été prié de rester dans son village de la Seine-et-Marne. Pis encore, on l'a chargé d'une dure mission, celle de faire connaître à Djadaoui et Chebel la décision du staff technique. C'est pour toutes ces raisons qu'on souhaite beaucoup de courage à Rabah Saâdane. Personne, à notre connaissance, ne voudrait être à sa place lorsque viendra le moment de trancher.