Les jours fériés sont vraiment tristes à Constantine, la «capitale de l'Est». La différence avec les jours de semaine est visible. La circulation est fluide, les bouchons et autres embouteillages sont inexistants, la plupart des commerces font comme l'administration et baissent rideau. Même constat dans le secteur des transports urbains, la moitié des bus environ prennent congé. Dans la matinée d'hier, fête nationale de l'Indépendance et de la Jeunesse, Constantine était presque vide. Les rues commerçantes du centre, et particulièrement celles du 19 Juin, Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane ou le boulevard Belouizded, réputé pour ses magasins de luxe et de boutiques top, où ses locaux regorgent de matériel informatique, électronique, etc., étaient désespérément vides. La rue du 19 Juin, spécialisée dans le commerce de l'habillement pour femmes et habituellement grouillante de monde, était morne. Selon des citoyens, cette situation «s'explique par le fait justement qu'il s'agit de la capitale de l'Est et qui, par conséquent, draine une foule énorme venue des villes environnantes. Des centaines de femmes et d'hommes débarquent des bus en provenance de Hamma Bouziane, Didouche Mourad, Zighoud Youcef, Aïn Smara, Aïn Abid, El-Khroub, etc. pour faire des emplettes ou pour tout juste une promenade. Ce qui fait que chaque vendredi, chaque jour férié, les «voisins» ne viennent pas et les rares visiteurs venus pour «admirer» les sites touristiques, qui souhaitent se rafraîchir ou se restaurer, devront chercher longtemps. C'est le cas aussi des étrangers travaillant dans le bâtiment ou sur le chantier de l'autoroute Est-Ouest, qui visitent une ville déserte. Ils se dirigent régulièrement vers les ravins du Rhumel, admirent les gorges et les ponts suspendus, y prennent des photos ou des films souvenirs, puis rentrent à leur base pour se restaurer, l'activité commerciale et touristique de la ville étant au point mort. Les habitants des quartiers périphériques, qui ne se sont pas rendus vers les plages ou les forêts voisines, et qui se déplacent au centre-ville pour le marché, entre autres, affirment souffrir énormément d'un manque de transport flagrant. «C'est difficile de venir au centre ou retourner chez soi. Il faut attendre longtemps le bus, qui d'ailleurs stationne longuement aux points intermédiaires dans l'attente des usagers. On a beau protester par rapport à la chaleur qui règne dans le véhicule, rien n'y fait et le démarrage ne se fait qu'à la convenance du chauffeur. Et d'aucuns avancent que cette «pénurie» de bus est liée aux départs massifs vers les villes côtières. Pourtant, dit-on, les autorités ont fréquemment invité, lors de rencontres et de conférences, nos commerçants à travailler les jours fériés ou de fermer boutique plus tard. Ils restent sourds. En jour de semaine, on ferme à partir de 18 heures, même en été, et on chôme les jours fériés et tant pis pour le client.