La chasse au sachet en plastique continue. Si jusqu'à présent, c'est la couleur noire qui semblait porter préjudice à cet emballage, les autres couleurs peuvent aussi contenir des composants toxiques. L'emballage destiné aux denrées alimentaires est régi, depuis mars 2005, par de nouvelles dispositions contenues dans le règlement technique algérien (RTA). Depuis, il n'est plus question donc de mettre dans un sachet en plastique de couleur noire ou dans un sachet en couleur ne présentant pas le logo d'alimentarité (un verre et une fourchette) du pain, pâtisserie, viandes, produits laitiers, semoule et farine, sucre, pâtes alimentaires en vrac, fruits et légumes, épices, produits en poudre et pâteux... Selon Mme Hadj, chargée du dossier des sachets en plastique auprès de la direction de l'Environnement de la wilaya d'Oran, « la commission de contrôle, créée à cet effet en mars 2005 par décision du wali, active toujours sur le terrain et veille sur l'application de la réglementation ». Pourtant, dans chaque commerce de la ville, dans les marchés, les supérettes et même dans les boulangeries, les sacs non conformes sont numériquement majoritaires par rapport au sac blanc réglementaire. Cela dit, il existe aussi des sachets blancs non conformes, parce qu'ils ne comportent aucune indication ni traçabilité. La commission pluridisciplinaire, composée de représentants des directions de l'Environnement, du Commerce, de l'Energie et des mines, opère régulièrement des contrôles au niveau des différents commerces et marchés de la ville et procède à chaque sortie, nous dit-on, à la saisie de sachets plastiques non-conformes. Malgré les saisies et les opérations de contrôle effectuées, les sachets non réglementaires régénèrent, en permanence. « A travers les tournées, on a vu que les sachets non-conformes aux normes existent toujours. C'est pour cela qu'on a décidé de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation parallèlement aux actions menées par la commission de contrôle », affirme Mme Hadj, qui ajoute qu'en cas de contraventions, l'auteur sera sanctionné et les sachets seront saisis et détruits. « Après la disparition progressive du sachet noir des magasins, la commission de contrôle va davantage axer sur la lutte contre les sachets non alimentaires utilisés dans l'emballage direct des produits », souligne-t-elle. En effet, le sachet en plastique noir n'est plus ce qu'il était il y a quelques années, un élément indissociable du quotidien des Algériens. Bien qu'il se trouve encore certains tricheurs invétérés d'un côté, et des insoucieux de l'autre. Notons que le nouveau texte, s'il n'interdit pas la production de sachets en plastique, exige un marquage et une traçabilité sur le produit, et fait la traque au sachet anonyme. Les analyses biologiques de ces sachets noirs avaient indiqué qu'ils contenaient du cobalt, du cuivre, du chrome et une forte concentration de plomb. Au vu de ces éléments, comment reconnaître un sachet conforme d'un autre toxique ? « Tout sac plastique qui n'est pas transparent et ne présente pas le logo ou d'inscription alimentaire', et dénué de système de traçabilité, n'est pas réglementaire », précise Mme Hadj. Dans ce cadre, les nouvelles dispositions exigent de faire apparaître sur les sachets en plastique, le marquage d'identification du produit, le sigle et la mention d'alimentarité, ainsi que l'adresse, le logo et la raison sociale de l'entreprise, rappelle-t-on.