Fermée pour cause de mise en place de filtres d'épuration, la cimenterie de Hamma Bouziane a repris du service dimanche dernier, après une interruption forcée de production de près de deux mois. Cette fermeture de quarante jours a été suivie d'une période de réglage des filtres épurateurs que la population de Hamma Bouziane, Didouche Mourad et de toute la vallée attendent depuis le premier jour de la mise en service de cette usine, en raison notamment des nuisances et ses retombées néfastes sur l'agriculture. Mais face à la situation inquiétante qui prévaut actuellement dans le monde de la construction et face au prix exorbitant atteint par le sac de ciment (600 dinars et plus), de nombreux observateurs se sont, tout au long de cet arrêt, interrogés si cette période de fermeture était réellement propice au moment même où la crise du ciment avait atteint son paroxysme et que la spéculation battait son plein. Interrogé sur le sujet, M. Bendib Adelhamid, le Président-directeur général du groupe ERCE, parle de «contraintes contractuelles qui lient depuis une année et demie son groupe au constructeur étranger chargé de la mise en place de ces filtres. Il fallait bien que l'usine s'arrête un jour ou l'autre pour la mise en place de ces fameux filtres, dira M. Bendib ! «En service, l'usine était décriée pour raisons de pollution, à l'arrêt, ce sont de nouvelles critiques qui nous sont adressées pour cause de non production». Mais, à vrai dire, souligne M. Bendib, nous avons produit pour le dernier semestre de cette année 1.970.000 tonnes, autrement dit, nous avons atteint les 100,6 % de nos prévisions. Cela, insiste notre interlocuteur, démontre concrètement que la fermeture de l'usine de Hamma Bouziane n'a nullement influé sur le rendement global de l'ERCE. Pour ce qui concerne la hausse des prix, les responsables de l'ERCE avouent ne pas pouvoir réguler le marché toujours aux mains de spéculateurs de tous bords. Sur le plan des disponibilités du produit et en plus de la production de 1.970.000 tonnes, le groupe a mis sur le marché au cours de ce dernier semestre 2.000.000 de tonnes de ciment en faisant l'appoint avec un stock de 2008. Avec la reprise de Hamma Bouziane et ses 100.000 tonnes par mois, le groupe envisage d'atteindre les 5 millions de tonnes cette année. Ce sera un record jamais égalé qui, en plus du million de tonnes importé, devrait, conclut notre interlocuteur, bientôt influer positivement sur le coût du sac de ciment et réguler sensiblement le marché, en dépit de toutes les velléités et autres stratagèmes spéculatifs».