En ces temps de canicule, tous ceux qui n'ont pas la chance d'aller en vacances se réfugient dans les cybercafés pour «tuer le temps». En effet, beaucoup d'adolescents, de jeunes et de moins jeunes, âgés entre 14 et 40 ans, se connectent au Web et hantent les sites de chat ou de jeu en ligne. Installés devant les ordinateurs de ces «espaces des liberté» qui fleurissent à tous les coins de rue, dès la première heure de la matinée, ces jeunes et moins jeunes férus des jeux vidéos et de tout appareil numérique, s'adonnent sans modération, jusqu'à une heure tardive, aux jeux vidéo, courses automobiles, matchs de foot, combats. Leur bizarre langage de textos, ils sont les seuls à pouvoir le décoder. Ils se retrouvent tous les jours sur des sites comme Skyrock, Badoo, chat-land, tchatche, 123 love, youtube, Google ou MSN, pour discuter, jouer à des jeux collectifs en ligne, ou même télécharger gratuitement les nouvelles versions des jeux vidéo, les derniers tubes de la musique américaine comme «Fifty cent», libanaise comme «Massari», marocaine comme «Regada», espagnole comme «Enrique Iglesias», égyptienne comme «Tamer Hosni», sénégalaise comme «Akon»... ainsi que des films ou des logiciels. «Cette génération satisfait sa soif de dialogue et d'échange grâce à internet. Ces jeunes guettent de près la sortie des derniers jeux vidéo. Ils sont au courant des moindres évolutions sur les versions», explique le gérant d'un cybercafé à Hennaya en soulignant que «certains sont même devenus des as des jeux vidéo». Un simple tour dans les cybercafés suffit pour se rendre compte que les plus jeunes ont le monopole de la manipulation du matériel numérique et de l'internet. Pour un autre gérant de cybercafé de Tlemcen, les technologies numériques se sont développées en un temps record en Algérie grâce à la disponibilité du matériel informatique et numérique sur le marché (PC, consoles de nouvelles générations, DVD, logiciels, MP3) à des prix accessibles. «Cette nouvelle culture numérique s'est développée dans notre pays grâce à l'ADSL qui a facilité l'accès à Internet», explique-t-il. Pour de nombreuses familles tlemcéniennes, le cybercafé du quartier est devenu un excellent moyen d'occuper leurs enfants, en attendant que l'été s'achève...