Lassés de devoir subir les inconséquences de décisions des responsables locaux qui se sont succédé à la tête de la municipalité d'El-Harrouch et notamment les diverses tentatives ratées de relooker leur avenue, les habitants de la rue du 20 Août 1955, une des artères principales de la ville, ont décidé de s'impliquer pour mettre un terme à toutes les expériences dont leur rue est devenue le laboratoire. En effet, organisés en association, les habitants du quartier, qui faisait naguère la fierté d'El-Harrouch, ont décidé de s'opposer de toutes leurs forces à un projet d'aménagement dont l'étude a été initiée par la DUC. Ils estiment que cette étude ne prend pas en charge leur préoccupation et encore moins l'esthétique de la ville. Le président de l'association de la rue du 20 Août 1955, M. Mustapha Zebaghdi, soutient que lors d'une réunion tenue au mois de décembre de l'année écoulée avec le chef de la daïra et le P/APC d'El-Harrouch, il avait préconisé de retenir l'étude élaborée par les services techniques de l'APC qui est plus proche des aspirations des riverains. Au lieu de cela, «c'est l'étude confiée à un bureau d'études par la DUC qui est en voie d'être appliquée malgré toutes les tares qu'elle recèle», a indiqué notre interlocuteur qui précise que «cette étude va faire empirer les dégâts». Traversée au beau milieu par un terre-plein en surélévation devenu par endroit un terrain vague et dans d'autre un quai pour chargement et déchargement de camions ou tracteurs... Un ensemble difforme qui enlaidit le centre-ville avec un bitumage grossier, laissant les eaux de pluie ruisseler vers les habitations situées en contrebas de la chaussée leur causant des inondations à chaque hiver. M. Zebaghdi signale en outre que l'endroit est devenu un parking où viennent stationner toutes sortes de véhicules où des gardiens autoproclamés font la loi. Cette avenue, qui doit son nom à l'événement historique du 20 Août 1955, qui va être célébré bientôt et où les forces coloniales avaient perpétré un massacre de citoyens à large échelle à l'instar de Skikda, mérite un meilleur sort et les habitants, affirme notre interlocuteur, sont prêts à apporter leur collaboration à l'amélioration de l'état des lieux. «Quel est l'intérêt d'un aménagement urbain s'il n'est pas cautionné par la population ou pis encore leur apporte encore plus de préjudice qu'il n'est censé en régler ?», s'interrogera-t-il. Contacté à ce sujet, le président d'APC d'El-Harrouch reconnaîtra que la rue du 20 Août 1955 a subi effectivement par le passé, des aménagements qui ont ramené plus de problèmes que cela n'en a réglé et c'est pour cette raison que la municipalité s'est impliquée pour essayer de résoudre la question en élaborant une étude sérieuse qui prend en ligne de compte tous les aspects. Il a souligné que le remblai central qui divise la rue en deux voies doit être enlevé et cela ne prendra que quelques jours. Des estimations du volume des déblais ont été déjà établies et l'entreprise chargée de les évacuer est prête à se lancer dans cette action dont l'APC d'El-Harrouch propose la prise en charge à titre de participation dans le projet de réhabilitation de cette rue. Il tiendra à souligner que les travaux de revêtement en cours sur les deux voies ne constituent point la concrétisation de l'étude retenue par la SUCH d'El-Harrouch mais seulement un programme de réhabilitation du réseau routier de certains chefs-lieux de daïra en exécution de directives de M. le Wali de Skikda. Le P/APC d'El-Harrouch tiendra à souligner que sa ville, qui est au centre de terres agricoles, souffre d'un manque cruel d'espace et cela limite sérieusement son développement, un problème dont il souhaite une prise en charge sérieuse par une concertation avec les services de l'agriculture principalement.