Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Hocine Zehouane, a dénoncé hier, lors d'une conférence organisée au sein du siège de son organisation, les pressions exercées sur la ligue depuis 2005 sur les plans national, maghrébin et international. Des pressions qui visent à la fois à briser et à contrôler la ligue, selon maître Zehouane. Sur le plan national, le président de la ligue a directement pointé du doigt la chefferie du parti politique du FFS. Il a affirmé que ces pressions ont commencé le jour du congrès de la LADDH qui a eu lieu les 22 et 23 septembre 2005, lorsque les membres dirigeants du FFS ont voulu s'emparer de la direction de l'organisation. Maître Zehouane est allé plus loin dans ses accusations en affirmant que les membres du FFS ont même donné l'ordre de l'extérieur aux agents infiltrés dans les assises de «casser le congrès». Le président de la ligue a également fait état d'informations ultérieures dévoilant un plan piloté par le FFS, à partir d'un séminaire organisé avec la fondation Jean Jaurès, à une centaine de mètres de l'hôtel Soummam, où se déroulait les travaux de la ligue, visant à casser le congrès en question. Le but de ces derniers, affirme Zehouane, est de faire une ligue instrumentalisée qui travaillera au service d'intérêts claniques sur le plan interne et de puissances occultes à l'extérieur. Sur les plans maghrébin et international, le président de la LADDH a cité «le maître d'oeuvre de cette campagne». Il s'agit, selon Hocine Zehouane, d'un Marocain de nationalité française «Driss El-Yazami», secrétaire général de la ligue française, président et membre de plusieurs organisations, entre autres l'Organisation marocaine des droits de l'homme (proche du Palais royal), le secrétaire général de la FIDH, membres également d'organisations euro-méditerranéennes (REMDH et FEMDH). Le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme explique que ce Marocain est en rapport étroit avec les dirigeants du FFS à Paris. «Il a même abrité une cellule spéciale, avec à sa tête le neveu d'Aït Ahmed, Yahia Assam, dès 2001, avec la mission de préparer la mainmise sur la LADDH», a-t-il affirmé. Il poursuivra : «Car la LADDH dérange avec ses principes humanitaires clairs sur la question du Sahara Occidental, avec ses positions sur la crise palestinienne, la crise du Liban, celle de l'Irak et les problèmes qui secouent le Proche-Orient». Déclarant n'avoir ni pouvoir politique ni pouvoir juridique, les membres de la ligue ont fait appel à l'opinion publique, entre hommes et femmes de la presse, cadres et syndicats de notre pays pour «contrer toutes les manoeuvres d'enveloppement et de contrôle sur la ligue». Interrogé sur la situation des droits de l'homme en Algérie, maître Zehouane a affirmé qu'elle est encore catastrophique, notamment sur le plan social. «Nous recevons plusieurs cas dans nos locaux sollicitant notre soutien. «Des expulsions, des licenciements abusifs, des pressions visant à faire taire les voix des syndicats et même des dossiers de cas d'erreurs médicales», a-t-il souligné. Il ajoute que la commission indépendante qui a la charge de traiter les dossiers des erreurs médicales, et qui est sous l'égide de la LADDH, a déjà reçu 50 dossiers relatifs à des fautes médicales. Le président a affirmé enfin que la ligue remettra, à la fin de l'année, les résultats de ladite commission aux instances concernées.